Xiaomi SU7 : plus de 115 000 voitures corrigées à distance après un défaut du système d’aide à la conduite
L’ascension de Xiaomi dans le secteur automobile se poursuit à un rythme effréné. Le constructeur chinois, déjà bien connu pour ses smartphones, veut désormais s’imposer comme un acteur majeur de la mobilité électrique. Pourtant, malgré son succès commercial fulgurant avec la berline SU7, une décision d’ampleur vient rappeler que la sécurité reste un enjeu primordial. Xiaomi a annoncé la mise à jour à distance de plus de 115 000 véhicules pour corriger un défaut lié au système d’aide à la conduite.
Un défaut pris très au sérieux
Selon l’administration chinoise pour la régulation du marché, ce sont précisément 116 887 exemplaires de la SU7 produits avant le 30 août qui sont concernés. Le problème identifié touche l’assistance baptisée Navigate On Autopilot. Les autorités indiquent que le système pourrait présenter des insuffisances dans la reconnaissance et la gestion de scénarios extrêmes, avec un risque accru d’accident. Cette décision intervient dans un climat particulier, puisque l’ombre d’un drame survenu en mars dernier plane toujours. Trois étudiantes avaient perdu la vie dans un accident impliquant une SU7 dont le système d’aide à la conduite était activé.
Un accident qui a marqué les esprits
Les images de l’accident avaient largement circulé sur les réseaux sociaux. On y voyait d’abord le véhicule en flammes, puis l’épave calcinée. Ce drame avait relancé un débat intense en Chine sur la fiabilité des systèmes d’aide à la conduite et leur rôle dans la sécurité des usagers. Xiaomi, dont la réputation est encore en construction dans l’automobile, ne pouvait se permettre d’ignorer ces critiques. Le constructeur a donc choisi d’agir rapidement afin de renforcer la confiance des clients et de montrer son sérieux.
Une mise à jour logicielle gratuite
La correction décidée par Xiaomi prend la forme d’une mise à jour logicielle déployée par OTA, autrement dit à distance et sans frais pour les propriétaires. Ce choix permet d’éviter des rappels physiques coûteux et contraignants, tout en garantissant une prise en charge rapide du problème. Cette réactivité illustre aussi la capacité des véhicules modernes à évoluer comme des appareils électroniques, en bénéficiant de correctifs réguliers. Une logique qui correspond parfaitement à l’ADN de Xiaomi, géant du smartphone habitué aux mises à jour logicielles.
Une berline sportive déjà plébiscitée
Commercialisée depuis mars 2024, la SU7 a immédiatement suscité un engouement massif. Le modèle a séduit par son design sportif, ses performances impressionnantes et surtout un positionnement tarifaire agressif. Xiaomi revendique plusieurs centaines de milliers de commandes en quelques mois seulement. Selon des données officielles, plus de 300 000 unités avaient déjà été livrées à l’été 2025. La version Ultra, aperçue récemment sur autoroute en Allemagne, affiche des chiffres hors norme avec une puissance de 1548 chevaux. Une vitrine technologique qui démontre l’ambition de Xiaomi sur le segment premium.
Une gamme qui s’élargit avec le YU7
La stratégie automobile du constructeur ne se limite pas à une seule berline. Xiaomi a récemment lancé le YU7, un grand SUV 100 % électrique mesurant plus de 5 mètres. Ce modèle vise directement le Tesla Model Y mais avec un prix d’entrée nettement inférieur, autour de 30 000 euros selon la conversion. En diversifiant son offre, la marque confirme sa volonté de couvrir plusieurs segments du marché et de s’imposer face aux géants déjà bien installés.
Une arrivée en Europe en ligne de mire
Pour l’heure, les modèles SU7 et YU7 ne sont commercialisés qu’en Chine. Mais Xiaomi a déjà annoncé son intention de franchir les frontières du marché domestique. L’Europe est clairement identifiée comme une destination prioritaire, avec une arrivée envisagée dès 2027. Le constructeur pourrait capitaliser sur la réputation de ses smartphones et sur sa capacité à proposer un rapport qualité prix difficile à égaler. Toutefois, pour réussir ce pari, Xiaomi devra rassurer sur la fiabilité et la sécurité de ses systèmes, notamment face à des normes européennes particulièrement strictes.
Un test grandeur nature pour Xiaomi

Cette correction massive est un véritable test pour le constructeur. D’un côté, elle rappelle les défis techniques liés au développement de l’assistance à la conduite et l’importance de la gestion des scénarios extrêmes. De l’autre, elle illustre la réactivité de Xiaomi et sa capacité à utiliser les technologies de mise à jour à distance comme un outil de fidélisation et de transparence. Dans un marché où la confiance est un facteur clé, la manière dont l’entreprise gère cet épisode pourrait peser lourd dans son futur en Europe.
La sécurité au cœur des débats
Le cas du SU7 s’inscrit dans un contexte plus large qui concerne l’ensemble de l’industrie automobile. De Tesla à Nio en passant par BYD, les systèmes d’assistance à la conduite suscitent régulièrement polémiques et enquêtes après des accidents. Le défi pour les constructeurs est d’améliorer ces technologies afin qu’elles soient perçues comme de véritables aides et non comme des sources d’inquiétude. Pour Xiaomi, encore en phase de conquête, chaque incident peut avoir un effet disproportionné sur son image.
Ainsi, la mise à jour déployée sur plus de 115 000 SU7 marque une étape importante pour l’avenir de la marque. Elle met en évidence à la fois l’enthousiasme suscité par l’arrivée d’un nouveau constructeur dans la voiture électrique et les obstacles qu’il devra surmonter pour s’imposer durablement, en Chine comme en Europe. Avec une gamme ambitieuse et une stratégie tournée vers l’international, Xiaomi entend bien transformer cet épisode délicat en démonstration de sa capacité à répondre aux attentes des automobilistes modernes.
