Volkswagen bloque les livraisons de l’ID. Buzz aux USA : rappel technique ou guerre commerciale ?

Volkswagen bloque les livraisons de l’ID. Buzz aux USA : rappel technique ou guerre commerciale ?

Volkswagen fait face à un revers inattendu sur le marché nord-américain. Le constructeur allemand a officiellement suspendu les livraisons de son ID. Buzz à empattement long, le célèbre van électrique qui incarne le renouveau du mythique Combi. Une décision qui intervient alors que les États-Unis représentaient un marché stratégique pour ce modèle emblématique, particulièrement prisé sur la côte ouest. En cause ? Un rappel technique évoqué par la marque… mais aussi un contexte géopolitique tendu qui pèse lourdement sur les importations automobiles.

Un rappel technique officiel… mais contesté

Selon Volkswagen, la suspension des livraisons de l’ID. Buzz est d’abord liée à une décision de la NHTSA (l’agence américaine de sécurité des transports), qui a exigé le rappel du véhicule. En ligne de mire : des sièges arrière jugés trop larges pour répondre aux normes de sécurité en vigueur aux États-Unis. L’ID. Buzz long, fabriqué dans l’usine de Hanovre, est concerné dans sa version à sept places, capable de transporter toute une famille avec style.

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Tobias Riepe, porte-parole de la filiale utilitaire de Volkswagen, a confirmé à l’AFP que plus aucun modèle n’était livré outre-Atlantique en raison de ce rappel. Une mauvaise nouvelle pour les amateurs de vans électriques et rétro, notamment en Californie où le véhicule s’était déjà imposé comme une icône de la mobilité alternative et durable. Entre janvier et juin 2025, près de 3 000 ID. Buzz avaient pourtant déjà été expédiés aux États-Unis.

La presse allemande pointe une autre réalité : la guerre des droits de douane

Volkswagen livraisons ID

Si l’argument technique est mis en avant par le constructeur, les médias allemands s’interrogent sur sa réelle portée. Le quotidien économique Handelsblatt avance en effet une tout autre explication : la suspension des livraisons serait avant tout une réponse pragmatique à l’alourdissement brutal des taxes douanières imposées par l’administration Trump sur les véhicules européens.

Depuis avril 2025, les voitures neuves importées d’Europe sont frappées par une taxe de 25 %, contre seulement 2,5 % auparavant. Cette surtaxe concerne non seulement les véhicules eux-mêmes, mais aussi des composants clés comme les batteries et les moteurs électriques. Dans ces conditions, exporter un ID. Buzz depuis l’Allemagne vers les États-Unis deviendrait économiquement intenable pour Volkswagen, le prix final explosant pour un véhicule déjà positionné sur un segment haut de gamme.

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Un coup dur pour l’image de Volkswagen aux États-Unis

Le timing est d’autant plus regrettable que l’ID. Buzz était en train de s’imposer comme un produit culte en Amérique du Nord. Héritier du légendaire Combi, il avait su séduire une clientèle branchée et écolo, avec son design rétro-futuriste et son intérieur spacieux. Le modèle à empattement long, avec ses sept places, répondait parfaitement aux attentes des familles et des amateurs de road trips. En Californie, il était même devenu un symbole de la culture surf et d’un mode de vie éco-responsable.

Le ralentissement des livraisons risque donc d’écorner l’image de Volkswagen sur un marché où la concurrence dans le segment électrique s’intensifie, notamment avec Tesla, Rivian ou encore Ford et son E-Transit.

Vers une issue diplomatique ?

La solution pourrait toutefois venir de la sphère politique. Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est récemment exprimé sur la situation, se disant « prudemment optimiste » quant à un accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis. Ce compromis viserait à atténuer les effets des nouvelles taxes douanières, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’automobile.

Merz plaide pour un terrain d’entente, quitte à concéder certaines taxes à l’exportation sur d’autres produits européens afin de rééquilibrer les échanges commerciaux. L’objectif serait clair : rétablir la compétitivité des marques européennes aux États-Unis, sans avoir à revoir entièrement les chaînes de production ou transférer l’assemblage de certains modèles sur le sol américain.

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Et maintenant ?

En attendant une résolution du conflit commercial et la mise en conformité des modèles avec les normes techniques américaines, les surfeurs californiens devront patienter pour recevoir leur ID. Buzz flambant neuf. Volkswagen, de son côté, doit gérer une communication délicate pour ne pas entacher la réputation de son van électrique au moment où il monte en puissance à l’échelle mondiale.

Malgré le coup d’arrêt américain, l’ID. Buzz reste en effet sur une dynamique positive, avec des ventes mondiales en hausse de près de 70 % sur le premier semestre 2025. Un signe que le modèle a trouvé son public, même si son avenir outre-Atlantique dépendra autant de négociations politiques que de considérations techniques.

Clément

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