Voitures électriques : utiliser souvent sa batterie la préserve mieux que l’immobiliser, selon une étude
Les voitures électriques suscitent un intérêt croissant, mais restent entourées de nombreuses idées reçues, notamment sur la durée de vie de leurs batteries. Longtemps considérées comme sensibles, fragiles ou coûteuses à remplacer, ces batteries bénéficient pourtant de technologies de gestion et de refroidissement sophistiquées. Une étude américaine de grande ampleur vient d’ailleurs bousculer plusieurs croyances : non, utiliser intensivement votre voiture électrique ne ruine pas sa batterie. Au contraire, certains comportements « dynamiques » pourraient même en prolonger la durée de vie.
Les batteries vieillissent plus par le temps que par l’usage
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une batterie de voiture électrique ne s’use pas principalement à force d’être utilisée. L’étude menée par l’Université de Stanford, qui a analysé pendant deux ans près d’une centaine de références de batteries au lithium, révèle que la dégradation la plus marquée provient… du simple passage du temps.
En clair, une voiture électrique qui reste trop souvent immobile vieillit plus rapidement que celle utilisée régulièrement. Cela s’explique par le phénomène de vieillissement dit « calendaire », qui est indépendant des cycles de charge et de décharge. Le fait de garer une voiture des jours entiers sans l’utiliser peut ainsi être plus préjudiciable à sa batterie que de la conduire quotidiennement.
Les accélérations et freinages brusques ne sont pas les ennemis des batteries

Autre révélation de l’étude : des comportements ponctuellement plus agressifs en matière de conduite ne sont pas néfastes pour les batteries. Loin de là. Les chercheurs ont mis en évidence que les accélérations soudaines, qui génèrent un pic de demande énergétique, ne dégradent pas prématurément la batterie. Au contraire, ces sollicitations ponctuelles pourraient même ralentir son vieillissement.
Ce constat remet en cause une croyance bien ancrée, à savoir que toute forte sollicitation énergétique serait forcément synonyme de stress pour la batterie. Dans la pratique, des accélérations franches et des freinages appuyés, pratiqués de manière raisonnée et occasionnelle, n’ont rien de toxique pour l’accumulateur. Ils contribueraient même à maintenir un bon état de fonctionnement du système de gestion de l’énergie.
Des logiciels de gestion de plus en plus intelligents
Les constructeurs ont déjà anticipé une grande partie de ces problématiques. Les véhicules électriques modernes sont dotés de logiciels très élaborés qui pilotent finement les charges, les décharges et la température de la batterie. Ces systèmes prennent en compte des marges de sécurité importantes, de sorte que l’utilisateur n’a pas à se soucier en permanence de préserver manuellement sa batterie.
L’étude suggère toutefois que les fabricants pourraient encore affiner leurs algorithmes. En tenant compte des données les plus récentes, notamment celles liées au vieillissement calendaire ou à l’impact positif de certains comportements dynamiques, les mises à jour logicielles pourraient optimiser la durée de vie des batteries, sans intervention du conducteur.
La température, un facteur clé maîtrisé
Les batteries de véhicules électriques sont également très sensibles à la température. C’est pourquoi des dispositifs comme celui intégré dans le Lotus Eletre – un système de refroidissement particulièrement sophistiqué – sont de plus en plus fréquents dans les modèles haut de gamme, mais aussi dans des véhicules plus abordables.
Maintenir la batterie dans une plage de température idéale est essentiel pour en prolonger la longévité. En été comme en hiver, les systèmes de gestion thermique régulent efficacement la température interne des cellules, évitant ainsi les surchauffes ou le gel qui pourraient dégrader les performances à long terme.
Vers une seconde vie des batteries
Enfin, même lorsqu’une batterie n’est plus jugée optimale pour une utilisation automobile, elle peut encore servir. Le stockage stationnaire d’énergie, pour l’habitat ou l’industrie, constitue une seconde vie idéale pour ces batteries. Leur recyclage, désormais mieux encadré, permet également de récupérer une partie des matériaux précieux qu’elles contiennent.
Les constructeurs s’organisent autour de cette économie circulaire en plein essor. Plutôt que de remplacer une batterie en bloc et de jeter l’ancienne, de plus en plus de solutions visent à lui donner une nouvelle utilité, garantissant ainsi un impact environnemental moindre.
