« Un désastre pour l’industrie » : BMW alerte sur la fin des moteurs thermiques en 2035

« Un désastre pour l’industrie » : BMW alerte sur la fin des moteurs thermiques en 2035

Alors que l’Union européenne maintient le cap vers l’interdiction des moteurs thermiques neufs d’ici 2035, une voix dissonante s’élève au sein de l’industrie automobile. Oliver Zipse, patron de BMW, ne mâche pas ses mots. À ses yeux, cette décision est non seulement précipitée, mais elle risque de provoquer un effondrement de tout un pan industriel. Sa sortie médiatique fracassante remet en question la stratégie actuelle et propose une révision de la trajectoire suivie jusqu’ici.

Une attaque directe contre la stratégie de l’Union européenne

Lors de la présentation d’un nouveau modèle BMW, Oliver Zipse a saisi l’occasion pour exprimer un profond désaccord avec les autorités européennes. L’interdiction de la vente de voitures thermiques à partir de 2035 constitue selon lui une menace existentielle pour l’industrie automobile européenne. S’il réaffirme l’engagement du groupe envers la neutralité carbone en 2050, il critique avec virulence l’approche actuelle, qu’il juge réductrice.

Selon Zipse, ne prendre en compte que les émissions à l’échappement constitue une erreur d’analyse. Il rappelle que la fabrication d’un véhicule électrique génère environ 40 % de dioxyde de carbone de plus que celle d’un véhicule thermique. Une perspective qui oblige à envisager les émissions de CO2 sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule et non uniquement sur son usage.

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Une neutralité technologique comme solution

Le patron de BMW plaide en faveur d’une neutralité technologique. À ses yeux, plusieurs voies doivent être explorées, et non pas uniquement celle de l’électrification à batterie. Les carburants de synthèse, notamment, pourraient permettre aux moteurs thermiques de survivre tout en respectant les objectifs climatiques.

Aujourd’hui, toutes les émissions de CO2 sont comptabilisées de la même manière, peu importe le carburant utilisé. C’est précisément ce que dénonce Zipse, qui estime que les efforts de développement dans les carburants synthétiques pourraient contribuer de manière significative à une mobilité plus durable, tout en préservant l’industrie existante et les millions d’emplois qui y sont rattachés.

L’hydrogène, une technologie à ne pas enterrer trop vite

Au-delà des carburants synthétiques, Oliver Zipse évoque également la piste de l’hydrogène. Selon lui, cette technologie représente une opportunité unique pour l’Europe de s’affranchir de certaines dépendances extérieures, notamment vis-à-vis de l’Asie en matière de batteries et de matières premières.

Il regrette cependant que de grands groupes comme Renault et Stellantis aient récemment tourné le dos à cette solution, estimant qu’elle n’est pas suffisamment mature ou économiquement viable. Une décision jugée prématurée par le patron de BMW, qui voit dans l’hydrogène une technologie d’avenir, surtout pour des usages professionnels, les longues distances ou les véhicules lourds.

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Un réseau électrique encore loin d’être prêt

Autre point d’alerte soulevé par Oliver Zipse : l’infrastructure électrique actuelle ne serait pas prête à accueillir un parc automobile entièrement électrifié. Il prend l’exemple du réseau allemand, capable de supporter environ 50 % de véhicules électriques, mais pas davantage.

Selon lui, il faudrait entre 30 et 40 ans pour que le réseau soit totalement prêt à gérer une électrification complète du parc automobile. Cette réalité technique plaide, encore une fois, en faveur d’une approche plus souple et diversifiée des technologies à soutenir.

L’électrique, encore trop coûteux pour le grand public

BMW alerte sur moteurs thermiques

En parallèle, le marché du véhicule électrique fait face à un problème de fond : son accessibilité. Malgré des efforts de démocratisation, les prix restent élevés, ce qui freine fortement l’adoption par une large partie de la population. Ce décalage entre l’offre et la capacité d’achat moyenne constitue un facteur de vulnérabilité supplémentaire pour l’industrie automobile européenne.

Nombre de constructeurs s’inquiètent de voir leurs parts de marché menacées par des acteurs étrangers, notamment chinois, capables de proposer des véhicules électriques à prix cassés. Dans ce contexte, Zipse exhorte l’Union européenne à revoir sa copie, sous peine de fragiliser une filière stratégique pour le continent.

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Vers un éventuel revirement politique ?

Les propos d’Oliver Zipse viennent nourrir un débat de plus en plus vif entre industriels, experts et décideurs politiques. Si certains États membres restent fermement engagés en faveur d’une électrification totale, d’autres voix plaident pour une approche plus pragmatique et moins dogmatique. Il faudra observer de près si l’Union européenne tiendra le cap fixé ou si elle amorcera un virage, sous la pression croissante d’une partie de l’industrie.

Clément

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