Il transforme une McLaren 650S avec un kit Temu à 5700 € : le tuning low-cost qui affole les puristes

Le monde de la personnalisation automobile n’en finit plus de bousculer les codes. La preuve avec cette étonnante McLaren 650S Spider, transformée de fond en comble grâce à un kit carrosserie commandé sur… Temu. Oui, la célèbre plateforme chinoise de vente en ligne connue pour ses produits low-cost vient de faire irruption dans un domaine jusque-là réservé aux spécialistes haut de gamme. À l’origine de ce projet atypique, un créateur de contenu américain, The Inja, qui n’a pas hésité à prendre des risques pour donner un second souffle à sa supercar accidentée.

Une supercar achetée au prix d’une compacte

Tout commence en 2023 lorsque The Inja met la main sur une McLaren 650S Spider de 2016, mais pas dans un état flambant neuf. Le véhicule a été accidenté, ce qui a fait chuter drastiquement sa valeur. Résultat : il l’achète pour 38 500 dollars, soit environ 35 000 euros. Une somme dérisoire lorsqu’on sait que ce modèle affichait un prix neuf avoisinant les 250 000 euros. Cette affaire alléchante constitue la base d’un projet de restauration et de personnalisation inédit.

Plutôt que d’opter pour des pièces d’origine ou des kits conçus par des préparateurs réputés comme Liberty Walk, Novitec ou Mansory, l’américain choisit une option radicalement différente. Il se tourne vers Temu, une marketplace chinoise en pleine explosion, réputée pour ses tarifs ultra-compétitifs. Le kit complet commandé ne coûte « que » 5 700 euros. À titre de comparaison, les préparateurs renommés facturent parfois entre 20 000 et 50 000 euros pour des kits sur mesure.

Une installation loin d’être plug & play

Mais à ce tarif-là, il fallait s’attendre à quelques concessions. Loin des kits haut de gamme prêts à poser, celui de Temu a exigé des heures de travail et d’ajustements. The Inja a dû faire preuve de patience et de créativité : perçage de nouveaux trous, ponçage, ajustement des panneaux mal alignés… chaque étape a été minutieusement documentée sur sa chaîne YouTube, captant l’attention de milliers d’internautes.

Ce processus laborieux souligne une réalité souvent ignorée : les kits à bas prix, bien que séduisants financièrement, demandent un investissement personnel important pour atteindre un résultat visuellement acceptable. Malgré tout, le pari est réussi. La McLaren affiche aujourd’hui une silhouette bien plus agressive et musclée, à mi-chemin entre une voiture de circuit et une œuvre de tuning urbain.

Entre audace et hérésie : la toile divisée

Comme souvent dans le monde automobile, un tel projet ne fait pas l’unanimité. D’un côté, de nombreux passionnés saluent l’audace de The Inja, qui casse les codes en montrant qu’il est possible de personnaliser une supercar sans dépenser une fortune. Le projet incarne parfaitement l’esprit du « Do It Yourself » et de la débrouille, tout en proposant un rendu visuellement percutant.

De l’autre, les puristes crient au sacrilège. Pour eux, une McLaren – même accidentée – mérite un traitement digne de son statut. Ils pointent notamment la qualité discutable des matériaux, la complexité de l’ajustement et la durabilité incertaine du kit chinois. Certains craignent que ce type de modification à bas coût ne vienne ternir l’image des supercars, perçues comme des objets d’exception.

Une tendance émergente dans le tuning ?

Au-delà de la polémique, ce projet illustre un changement de paradigme dans le monde de la personnalisation automobile. Les frontières entre les modèles d’entrée de gamme et les véhicules de prestige s’effacent peu à peu grâce à l’accessibilité croissante des pièces venues d’Asie. Le tuning autrefois réservé aux amateurs de compactes japonaises ou allemandes s’attaque désormais aux supercars.

Avec internet et les plateformes comme Temu ou AliExpress, il devient possible de transformer radicalement son véhicule à moindre coût, quitte à affronter des défis techniques en cours de route. Le cas de cette McLaren 650S n’est peut-être que le début d’une vague qui pourrait faire évoluer la manière dont on perçoit la personnalisation automobile à l’ère du numérique et de la mondialisation.

En définitive, The Inja a réussi son pari : faire parler de lui et de sa McLaren sur les réseaux sociaux, tout en démontrant qu’avec de la passion et un brin de témérité, il est possible de donner une nouvelle vie à une supercar… même avec un kit venu de Chine.