Toyota passe à l’offensive électrique : une usine en Europe dès 2028 pour produire ses voitures zéro émission
Le paysage automobile européen pourrait bientôt accueillir un nouvel acteur sur le marché de la production de voitures électriques. Toyota, le géant japonais de l’automobile, envisagerait de franchir un cap décisif dans sa stratégie d’électrification en lançant une fabrication locale en Europe. Selon les informations rapportées par le média japonais Nikkei, la marque prévoirait de démarrer cette production dès 2028 en République tchèque, dans son usine de Kolín. Ce projet, encore non confirmé officiellement, marquerait un tournant stratégique pour Toyota sur le sol européen.
Une implantation enracinée depuis des décennies
L’histoire de Toyota en Europe ne date pas d’hier. En 1963, la marque débarque sur le Vieux Continent avec son modèle Crown. À l’époque, peu d’Européens connaissent ce constructeur asiatique. Pourtant, ce premier essai se transforme rapidement en réussite. En quelques années, Toyota s’impose sur les routes et dans les esprits des automobilistes européens.
Depuis cette première percée, la marque a multiplié ses investissements industriels. Aujourd’hui, Toyota possède huit usines réparties dans six pays européens, dont la France, le Portugal, la Pologne et bien sûr la République tchèque. Cette implantation solide permet déjà à Toyota de produire plusieurs modèles pour le marché européen. L’usine de Kolín, en particulier, assemble des véhicules populaires comme la Yaris et l’Aygo X.
Un changement de cap face aux réalités du marché
Si Toyota a longtemps privilégié les hybrides, domaine dans lequel elle est leader grâce à des modèles comme la Prius, les exigences réglementaires et fiscales en Europe poussent le constructeur à revoir sa stratégie. Jusqu’ici plutôt discret sur le front de l’électrique, Toyota entend désormais rattraper son retard.
Le choix d’implanter une ligne de production dédiée aux voitures électriques en Europe répond à plusieurs enjeux. D’un côté, il s’agit de s’adapter aux nouvelles normes européennes qui favorisent les véhicules zéro émission. De l’autre, cette implantation permettrait à Toyota d’éviter les taxes à l’importation qui alourdissent le coût des modèles produits en Asie. En localisant une partie de sa production, la marque optimiserait également ses délais de livraison et sa logistique.
La future capacité de production annoncée s’élèverait à 100 000 unités par an. Un chiffre modeste comparé à d’autres grands constructeurs déjà bien implantés sur le segment électrique, mais suffisant pour marquer une étape symbolique dans l’évolution de Toyota sur le marché européen.
Une offre électrique en pleine expansion

Le catalogue électrique de Toyota commence doucement à s’étoffer. Après le lancement du bZ4X, un SUV électrique de taille moyenne, la marque prévoit l’arrivée d’une version Touring ainsi que du nouveau C-HR+, un coupé SUV au design affirmé. Ces modèles incarnent la volonté de Toyota de proposer des alternatives électriques dans des segments clés, sans renier son ADN technologique.
Toyota entend proposer pas moins de 14 modèles 100 % électriques en Europe d’ici 2026. Une ambition qui montre que le constructeur prend au sérieux les attentes des clients européens, de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux.
Parmi les véhicules qui devraient participer à cet élargissement de gamme figure aussi le Toyota Urban Cruiser, un SUV urbain accessible proposé autour de 30 000 euros. Ce positionnement tarifaire plus abordable témoigne d’une stratégie visant à séduire une clientèle plus large, au-delà des seuls early adopters de l’électrique.
Un site déjà opérationnel pour anticiper l’avenir
Le choix de Kolín ne doit rien au hasard. Située à seulement une heure de route de Prague, cette usine est déjà bien rodée à la production de modèles compacts. L’adapter à l’assemblage de véhicules électriques représenterait une optimisation des ressources existantes plutôt qu’une création ex nihilo. Une approche pragmatique qui cadre avec la philosophie industrielle de Toyota.
Ce projet, encore en phase préparatoire, pourrait également ouvrir la voie à une montée en puissance des compétences locales en matière d’électrification. Il s’agirait non seulement de produire des véhicules, mais aussi de construire un écosystème industriel autour de la voiture électrique.
Une annonce attendue avec impatience
Pour l’instant, aucune confirmation officielle n’a été publiée par le constructeur nippon. Mais l’information fait déjà grand bruit dans la presse spécialisée. Si elle se confirme, cette implantation serait un signal fort adressé à la concurrence, ainsi qu’aux décideurs politiques européens qui encouragent la relocalisation des activités industrielles stratégiques.
Toyota semble vouloir prendre un virage plus affirmé vers l’électrification, en s’alignant sur les standards attendus par le marché européen. Reste à savoir si ce mouvement sera suivi d’autres annonces, notamment sur les infrastructures de recharge, les partenariats technologiques ou encore le recyclage des batteries. Une chose est sûre, l’Europe n’a pas fini d’entendre parler de Toyota et de ses ambitions électriques.
