
Tesla est-elle en train de perdre son aura ? Alors que la firme d’Elon Musk s’était imposée comme le symbole de l’innovation dans l’électrique, de nombreux propriétaires expriment aujourd’hui un profond malaise face à l’image de la marque. En cause, non pas la qualité des véhicules, mais les frasques de son PDG, dont les déclarations politiques et les controverses ne cessent d’alimenter les débats.
Récemment, plusieurs propriétaires de Tesla ont fait part de leur gêne, affirmant ne plus vouloir être associés à la marque. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, des phrases comme « Rouler en Tesla, c’est une honte » ou « Je vais vendre ma voiture » se multiplient. Un propriétaire québécois confiait au Journal de Montréal : « Je l’ai achetée avant qu’Elon devienne fou. »
Une chute des ventes en Europe
Cette vague de désamour commence à avoir des répercussions concrètes sur les ventes de Tesla. En Europe, la marque a enregistré des baisses spectaculaires : -63 % en France et -59,5 % en Allemagne en janvier 2025, selon New York Post. Cette tendance intervient alors qu’Elon Musk a affiché son soutien à Donald Trump et interféré dans les législatives allemandes, des prises de position qui ont profondément divisé l’opinion publique.
Face à cette situation, on peut se demander : est-il justifié de boycotter Tesla en raison de la personnalité de son PDG ? Ou faut-il dissocier l’homme de son entreprise, comme on le fait avec d’autres constructeurs ?
Tesla, une marque trop liée à Musk ?
Contrairement à d’autres PDG du secteur automobile, Elon Musk incarne presque à lui seul l’image de Tesla. Pourtant, il n’en est pas le fondateur, bien que ce soit lui qui ait propulsé l’entreprise au sommet. Il a fait du Model Y la voiture la plus vendue au monde en 2023, devant toutes les motorisations thermiques.
Mais son omniprésence médiatique et ses déclarations provocatrices ont transformé la perception de la marque. Ce phénomène n’est pas inédit : d’autres constructeurs ont connu des polémiques sans pour autant voir leurs ventes s’effondrer. On se souvient du scandale du Dieselgate chez Volkswagen ou des restructurations brutales chez Stellantis sous la direction de Carlos Tavares. Pourtant, rouler en Peugeot ou en Volkswagen n’a jamais été perçu comme un soutien direct aux dirigeants controversés.
Les Tesla toujours compétitives
Malgré ces turbulences, les voitures Tesla restent parmi les références du marché de l’électrique. Les Model 3 et Model Y continuent d’être saluées pour leur autonomie, leurs performances et leur technologie embarquée. De plus, la firme californienne conserve une longueur d’avance en matière de recharge rapide avec son réseau de Superchargeurs, un atout considérable face à la concurrence.
Les récents chiffres de ventes doivent aussi être nuancés. Certes, la baisse est réelle, mais elle coïncide aussi avec une gamme vieillissante qui attend d’être renouvelée. La version restylée du Model Y prévue pour mars 2025 pourrait bien inverser la tendance.
Une décision individuelle
Finalement, la question qui se pose aux acheteurs et aux propriétaires est celle de leur propre tolérance à l’égard des frasques de Musk. Faut-il juger une voiture sur la personnalité de son PDG ou sur ses qualités intrinsèques ?
Si certains choisissent de se détourner de Tesla pour des raisons éthiques, d’autres continueront de privilégier la performance et l’innovation. Une chose est sûre : la marque est à un tournant, et son avenir dépendra de la capacité d’Elon Musk à se faire plus discret… ou de celle des consommateurs à faire abstraction de sa personnalité clivante.