
Une Tesla à 25 000 euros ? Ce qui paraissait encore impossible il y a cinq ans semble aujourd’hui à portée de main. Baptisée Model 2 par les fans (et parfois Model Q en interne), cette citadine électrique promet une révolution sur quatre roues. Mais qu’en est-il vraiment ? Voici tout ce que l’on sait — et ce qu’on pressent — sur ce modèle déjà culte, avant même d’être dévoilé.
Un projet né d’une promesse : « rendre Tesla accessible à tous »
Tout commence en 2020. Elon Musk, fidèle à ses annonces fracassantes, déclare vouloir produire une Tesla électrique à 25 000 dollars, soit environ 25 000 euros. Une voiture pensée pour les masses, loin des Model S et autres Model X élitistes.
Le but ? Faire de Tesla le constructeur numéro un mondial en volume, en conquérant le segment des citadines électriques. Une promesse ambitieuse qui résonne avec le credo du milliardaire : transformer la mobilité, pas seulement la luxe-iser.
Mais depuis cette annonce, les choses se sont compliquées.
Un feuilleton à la Tesla : confusion, fuites et volte-face
Début 2024, coup de tonnerre : un article de Reuters affirme que Tesla abandonne le projet au profit d’un robotaxi autonome. Le buzz est instantané. Certains y voient l’aveu d’échec d’un rêve trop ambitieux.
Mais Elon Musk contre-attaque. Dans un post X lapidaire, il parle de “fake news”, dément l’abandon du projet et annonce même que la production est bien en cours, dans une version plus avancée qu’on ne l’imaginait.
La stratégie Tesla ? Ne jamais dévoiler ses cartes trop tôt. Résultat : un flou artistique bien orchestré, où chaque fuite devient un élément de marketing viral.
Un design encore secret, mais des hypothèses solides
Aucune image officielle. Aucun teaser vidéo. Et pourtant, les designers indépendants s’en donnent à cœur joie. Les rendus 3D pullulent sur YouTube et Reddit, basés sur des fuites internes ou des dépôts de brevets.
Ce que l’on sait :
Gabarit compact, autour de 4 mètres.
Format probablement hatchback ou crossover, pour séduire l’Europe et la Chine.
Look épuré, inspiré de la Model 3, mais plus anguleux, façon Cybertruck allégé.
Un design « unboxed » est aussi évoqué : une plateforme repensée, où l’intérieur serait monté à part, avant d’être fusionné avec la coque. Un gain de temps et de coûts considérable.
Un prix canon… mais à quel prix ?
Tesla vise les 25 000 € en prix d’appel. C’est un véritable coup de massue pour la concurrence européenne, déjà fébrile face aux offensives chinoises comme BYD ou MG.
Pour atteindre ce tarif, Tesla mise sur plusieurs leviers :
Batteries LFP (lithium-fer-phosphate), moins chères et plus durables.
Gigacasting : un procédé qui permet de mouler d’immenses parties de châssis en une seule pièce.
Automatisation maximale : la production sera en grande partie robotisée, avec une cadence pensée dès le départ pour les millions d’unités.
Ce modèle ne sera pas « low-cost » au sens classique, mais minimaliste et rationnel, avec des options payantes et un FSD (autopilote) proposé en abonnement.
Autonomie, puissance, techno : ce que l’on peut attendre
Les données techniques restent à confirmer, mais les projections les plus réalistes évoquent :
Une autonomie comprise entre 400 et 480 km WLTP, selon les versions.
Une seule motorisation dans un premier temps (propulsion).
Un 0 à 100 km/h en environ 6,5 secondes.
Un intérieur épuré avec écran central, comme sur la Model 3.
Compatible avec le réseau Supercharger, bien entendu.
Le plus intéressant ? La Model 2 serait prête pour le Full Self-Driving, même si cette fonctionnalité n’est pas encore légale en Europe.
Où et quand sera-t-elle produite ?
Plusieurs Gigafactories sont sur les rangs. La plus probable pour le lancement ? La Gigafactory de Shanghai, qui reste la plus rapide en termes de production de masse.
Mais Tesla a aussi des vues sur :
Berlin, pour alimenter le marché européen.
Austin, au Texas, pour les USA.
Selon les dernières rumeurs, la production pourrait démarrer fin 2025, avec un début de commercialisation en 2026. Mais comme toujours avec Tesla… rien n’est jamais figé.
Une guerre mondiale de la voiture électrique à petit prix
Tesla ne sera pas seul. Le marché s’emballe :
BYD vend déjà une Dolphin à moins de 20 000 € en Chine.
Renault prépare sa R5 électrique pour 2025.
Volkswagen mise tout sur sa future ID.2 à 25 000 €.
Xiaomi, géant de la tech, entre dans la danse avec la SU7.
Dans cette bataille féroce, l’image de marque Tesla et son réseau de recharge restent ses meilleurs atouts. Mais l’Europe impose des normes strictes, et la guerre des batteries pourrait faire grimper les coûts plus vite que prévu.
Ce que la Model 2 peut changer (ou pas)
Si elle voit le jour comme promis, la Model 2 pourrait :
Écraser le marché des citadines électriques, en proposant une expérience Tesla à prix plancher.
Accélérer la disparition des voitures thermiques sur le segment des petits véhicules.
Imposer de nouveaux standards de production automatisée à l’industrie.
Mais elle pourrait aussi :
Arriver trop tard face à la concurrence chinoise déjà bien implantée.
Perdre en qualité ou innovation pour tenir son prix.
Se heurter aux législations et aux réalités du terrain, notamment en Europe.
En conclusion : rêve éveillé ou révolution imminente ?
La Tesla Model 2 est à la croisée des chemins. Pour certains, c’est le modèle qui fera basculer le monde dans une nouvelle ère électrique. Pour d’autres, ce n’est qu’un effet d’annonce de plus, dans une industrie où les retards et les désillusions sont fréquents.
Mais une chose est sûre : jamais une voiture n’a autant fait parler d’elle… sans même exister.