Téléphone au volant : 6 minutes d’inattention par heure, un danger mortel révélé par une étude choc
L’ère de l’hyperconnexion a transformé notre quotidien, mais elle a également apporté son lot de dangers, notamment sur les routes. Une nouvelle étude choc publiée par Assurance Prévention le 3 juillet 2025 vient rappeler à quel point le téléphone portable est devenu un facteur majeur d’accidents. Si l’on savait déjà que son usage au volant était risqué, les chiffres dévoilés sont glaçants : les conducteurs détournent leur regard de la route en moyenne 6 minutes par heure à cause des notifications.
Une distraction insidieuse mais omniprésente
Dans l’habitacle de nos voitures, les sons familiers des notifications sont devenus des compagnons aussi courants que le bruit du clignotant ou le bip de la ceinture. Pourtant, contrairement à ces derniers, ils n’améliorent en rien la conduite. Pire : ils en détournent l’attention. L’étude menée à l’aide de la technologie eye-tracking a permis de mesurer le temps réel durant lequel les conducteurs cessent de regarder la route. Résultat : chaque notification capte l’attention pendant 13 secondes en moyenne. À 130 km/h, cela équivaut à plus de 500 mètres parcourus sans véritable vigilance.
Ce chiffre, qui pourrait sembler anodin à première vue, est en réalité effrayant. Imaginez un véhicule lancé à vive allure, traversant une demi-ville ou un échangeur autoroutier entier sans que le conducteur ne regarde réellement devant lui. Chaque notification, chaque regard sur l’écran, est une prise de risque majeure.
Une réalité inquiétante dans les chiffres de la Sécurité routière
L’étude ne s’arrête pas à la simple mesure de l’inattention. Elle vient aussi corroborer une réalité bien plus large. En 2023, selon les données de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), la distraction au volant a été impliquée dans près d’un quart des accidents corporels. Cela représente 24 % des accidents recensés, et 390 décès sur les routes françaises.
Cette statistique alarmante ne peut être ignorée. Elle montre que la distraction est désormais l’un des principaux ennemis de la sécurité routière, au même titre que l’alcool ou la vitesse excessive. Et pourtant, malgré une prise de conscience progressive, les mauvaises habitudes ont la vie dure.
Un fléau que les conducteurs reconnaissent eux-mêmes
Plus préoccupant encore : 76 % des automobilistes interrogés reconnaissent utiliser leur téléphone en conduisant. Certains justifient leur comportement par des impératifs professionnels, d’autres invoquent la simple habitude ou le besoin de rester joignables en toutes circonstances. Une banalisation qui contraste violemment avec les risques encourus.
Les sanctions, elles, existent bel et bien. Utiliser un téléphone au volant, même pour jeter un simple coup d’œil à un message, peut coûter 135 euros d’amende et entraîner un retrait de 3 points sur le permis. Mais au-delà des peines financières et administratives, c’est surtout la sécurité personnelle et celle des autres usagers de la route qui est en jeu.
Des gestes simples pour une conduite plus sûre
Alors que les vacances d’été approchent et que des millions de Français s’apprêtent à prendre la route, Assurance Prévention lance un nouveau spot de sensibilisation. L’objectif est clair : rappeler que la route n’est pas compatible avec la consultation du smartphone. Le message martelé est limpide : désactivez vos notifications avant de démarrer.
Ce geste, aussi simple qu’efficace, permet de limiter les sollicitations extérieures et d’éviter les distractions inutiles. D’autres alternatives existent : placer son téléphone en mode « Ne pas déranger », l’éloigner physiquement du tableau de bord ou encore utiliser les fonctions de conduite disponibles sur certains modèles récents de smartphones.
La technologie peut parfois être à l’origine du problème, mais elle peut aussi faire partie de la solution. De nombreuses applications et systèmes embarqués permettent aujourd’hui d’automatiser ces restrictions pour favoriser une conduite responsable.
La voiture n’est pas un bureau : changeons nos habitudes
Le constat est sans appel : nous passons beaucoup trop de temps à ne pas regarder la route. Ces 6 minutes d’inattention par heure sont autant de fenêtres ouvertes sur un potentiel drame. Il est donc urgent de reconsidérer notre rapport au smartphone en voiture. La route n’est pas un prolongement de notre salon connecté, ni un espace multitâche.
Face à l’ampleur du phénomène, la prise de conscience collective devient indispensable. En adoptant des comportements plus responsables, en désactivant nos notifications et en retrouvant le sens de la vigilance, nous pouvons tous contribuer à faire baisser les chiffres de l’accidentalité.
En matière de sécurité routière, chaque seconde compte. Ne laissons pas un écran voler notre attention – et parfois notre vie – sur les routes.
