Stellantis : Antonio Filosa confirmé PDG avec 99 % des voix… mais sous forte pression

 Stellantis : Antonio Filosa confirmé PDG avec 99 % des voix… mais sous forte pression

Le changement de direction chez Stellantis est désormais officiel. Antonio Filosa a été confirmé à 99,2 % par les actionnaires du groupe lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 18 juillet 2025. Un plébiscite massif pour celui qui avait été désigné CEO fin mai, en remplacement de Carlos Tavares. Pourtant, malgré une rémunération globale estimée à plusieurs millions de dollars, Filosa débute son mandat dans un climat d’austérité salariale et avec des défis industriels majeurs à relever.

Une nomination approuvée sans équivoque

À peine quelques semaines après avoir été désigné nouveau patron de Stellantis, Antonio Filosa reçoit une légitimité incontestable. Lors du vote organisé par le conseil d’administration, les actionnaires se sont prononcés à 99,2 % en faveur de sa nomination comme directeur exécutif du groupe. Le président John Elkann, héritier de la dynastie Agnelli, n’a pas manqué de souligner le parcours de cet ingénieur de formation, entré chez Fiat en 1999 et rapidement monté en grade.

Nommé directeur des opérations pour l’Amérique du Sud en 2021, Filosa s’est illustré notamment par ses résultats sur les marchés brésilien et nord-américain, où il a su combiner rationalisation des coûts et croissance stratégique. Ce profil de gestionnaire pragmatique, capable de manœuvrer dans des contextes économiques complexes, a fini par convaincre une direction désireuse de tourner la page Tavares, non sans polémiques.

LIRE AUSSI :  Chine : un cargo traverse l’Arctique et accélère la livraison de voitures électriques en Europe

Une rémunération plus sobre, mais toujours élevée

La question salariale n’a pas été éludée. Celle-ci faisait déjà débat sous l’ère Tavares, dont le traitement annuel de 35 millions d’euros en 2024 avait suscité l’ire de nombreux actionnaires, syndicats et responsables politiques. Antonio Filosa arrive donc avec un plan de rémunération affiché comme plus raisonnable. Son salaire de base s’élève à 1,8 million de dollars, inférieur aux 2 millions d’euros perçus par son prédécesseur en 2021.

Mais cette relative modération ne reflète pas l’ensemble du package. À cette base s’ajoute une prime annuelle qui pourrait atteindre 400 % du salaire fixe, soit environ 7,2 millions de dollars. Une rémunération variable qui dépendra bien sûr de ses performances et de celles du groupe. À cela s’ajoute une prime de long terme de 500 %, attribuée sous forme d’actions de performance, ce qui représente potentiellement 9 millions de dollars supplémentaires.

Enfin, une prime de bienvenue de 1,2 million de dollars par an pendant trois ans, ainsi que des compensations diverses (retraite, relocalisation, etc.), complètent cet ensemble. Au total, sa première année pourrait approcher les 18 millions de dollars. Une somme certes importante, mais qui reste en deçà des pics atteints par Carlos Tavares. Pour Stellantis, l’enjeu est clair : afficher une forme de sobriété dans un contexte de crispation autour des salaires des dirigeants.

LIRE AUSSI :  Volkswagen ID.2 GTI : la future GTI électrique repérée en test dans les Alpes

Un héritage lourd à porter

 Stellantis Antonio Filosa PDG

Le mandat d’Antonio Filosa s’ouvre dans un climat tendu. Le premier semestre 2025 a été particulièrement mauvais pour Stellantis, avec des pertes annoncées à hauteur de 2,3 milliards d’euros. Les actionnaires s’impatientent, les marchés doutent, et les perspectives sont loin d’être rassurantes. Pour Filosa, il ne s’agit pas seulement d’incarner un nouveau visage, mais de reprendre une trajectoire industrielle sérieuse.

Les dossiers prioritaires sont nombreux. D’abord, la restructuration du groupe en Europe, où des usines sont menacées et la compétitivité face aux constructeurs chinois devient de plus en plus difficile. Ensuite, la poursuite de l’électrification, avec la pression des normes environnementales européennes et la nécessité d’un calendrier réaliste pour ne pas grever la rentabilité.

L’expérience de Filosa sur le continent américain pourra lui être utile, notamment sur les sujets liés à la gestion des stocks, à la coopération syndicale et à l’optimisation logistique. Mais en Europe, les tensions sociales et les incertitudes réglementaires rendent la tâche bien plus délicate.

Un profil rassurant, mais une impatience palpable

Si les actionnaires ont validé sa nomination presque unanimement, Antonio Filosa est attendu avec beaucoup d’exigence. Le groupe Stellantis ne peut plus se permettre une nouvelle année en demi-teinte. La dynamique actuelle impose des résultats rapides, des choix stratégiques clairs et une capacité à restaurer la confiance, aussi bien en interne qu’en externe.

LIRE AUSSI :  Ebro signe son grand retour en Europe : le SUV espagnol qui bouscule MG et les marques chinoises

Le nouveau patron devra aussi gérer les tensions géopolitiques, en particulier les incertitudes sur les droits de douane aux États-Unis et les risques sur les chaînes d’approvisionnement. L’un de ses talents sera de maintenir un équilibre entre rentabilité, innovation technologique et acceptabilité sociale.

Antonio Filosa entre donc dans le cercle très fermé des grands patrons de l’automobile mondiale avec une feuille de route complexe. Et si sa rémunération a été pensée pour ne pas choquer l’opinion publique, c’est bien sur les résultats qu’il sera jugé. Chez Stellantis, l’ère post-Tavares est lancée, et elle ne laisse aucune place à l’erreur.

Clément

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Finauto
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.