Un robotaxi commet une infraction à Beverly Hills… et laisse la police impuissante
Une scène digne d’un film de science-fiction s’est déroulée en plein cœur de Beverly Hills, à Los Angeles. Un robotaxi de la société Waymo, opérant sans conducteur à bord, a été stoppé net par la police après avoir exécuté une manœuvre illégale. Une séquence insolite, immortalisée par plusieurs passants, qui relance les débats sur les zones grises du cadre juridique entourant les véhicules autonomes.
Un virage interdit en pleine circulation
L’affaire commence dans une rue chic de Beverly Hills. Un SUV Jaguar I-Pace, arborant fièrement les capteurs caractéristiques des véhicules autonomes, circule sans encombre jusqu’au moment où il bloque la circulation en s’immobilisant au milieu de la chaussée. Derrière lui, une Mercedes Classe G s’impatiente. Un automobiliste, vraisemblablement excédé, sort de sa voiture et frappe légèrement l’arrière du robotaxi. Par un étrange concours de circonstances, ou peut-être par une réévaluation de son environnement, le véhicule autonome reprend alors sa route.
Mais au lieu de corriger son comportement, le robotaxi commet immédiatement une infraction : un virage à gauche interdit, effectué sous les yeux médusés des passants… et d’un agent de police en patrouille. Celui-ci, au volant de son Ford Explorer, enclenche ses gyrophares et prend en chasse le contrevenant… autonome.
Une intervention surréaliste
Quelques secondes plus tard, le robotaxi s’immobilise sur le bas-côté. La scène qui suit est aussi cocasse qu’inédite. L’agent s’approche du véhicule, sans qu’aucune vitre ne s’abaisse, sans qu’aucun conducteur ne lui réponde. Car bien sûr, il n’y a personne à bord. On imagine aisément la perplexité du policier face à ce Jaguar piloté par une intelligence artificielle.
Selon toute probabilité, un opérateur distant a pris contact avec les forces de l’ordre via les systèmes embarqués du robotaxi. Mais cette interaction ne permet pas, pour l’instant, d’établir une verbalisation. En effet, la loi californienne actuelle ne prévoit pas de sanction pour les véhicules sans conducteur humain. Aucune amende n’a donc pu être délivrée, même si l’infraction est avérée.
Une faille juridique bientôt comblée
L’affaire met en lumière un problème de fond dans l’univers de la mobilité autonome : celui de la responsabilité. Si un humain avait effectué le même virage interdit, il aurait écopé d’une amende. Mais dans le cas présent, à qui imputer l’infraction ? À l’algorithme ? À la société exploitante ? À l’opérateur distant ?
Conscients de cette faille, les législateurs californiens ont prévu une évolution du cadre légal. Dès juillet 2026, les forces de l’ordre pourront officiellement émettre des « avis de non-conformité pour véhicule autonome ». Ces procès-verbaux seront adressés aux entreprises propriétaires des véhicules, qui devront alors assumer la responsabilité des erreurs commises par leurs intelligences artificielles.
Des défis technologiques et humains
L’incident de Beverly Hills soulève également des questions sur la maturité technologique des robotaxis. Si ces véhicules sont capables de circuler de manière autonome dans des environnements complexes, ils ne sont pas exempts d’erreurs. Le fait qu’un simple coup sur le pare-chocs ait pu relancer la machine interroge sur la sensibilité et la fiabilité des systèmes embarqués.
De plus, l’impact sur la circulation est loin d’être anodin. Un robotaxi à l’arrêt en plein milieu d’une voie peut rapidement devenir une source de chaos urbain. À l’heure où de plus en plus de métropoles envisagent d’ouvrir leurs routes aux véhicules sans chauffeur, cet épisode souligne la nécessité d’un encadrement clair et rigoureux, tant pour la sécurité des usagers que pour la fluidité du trafic.
Une vidéo virale, des questions cruciales
La vidéo de l’incident, relayée sur les réseaux sociaux par le compte TikTok @kiefer\_d\_live, cumule déjà des centaines de milliers de vues. On y voit la scène sous un angle mi-comique, mi-inquiétant. Derrière les éclats de rire des témoins se cache une prise de conscience : les véhicules autonomes ne sont pas infaillibles, et leur présence sur nos routes nécessite encore bien des ajustements.
