Renault Mégane III (2008-2015) : une compacte fiable, abordable et toujours aussi polyvalente
Lancée fin 2008 pour succéder à une Mégane II en demi-teinte sur le plan de la fiabilité, la troisième génération de la compacte au losange a su redorer l’image de Renault dans la catégorie. Produite jusqu’en janvier 2016, la Mégane III s’est imposée comme une valeur sûre du marché de l’occasion. À la fois habitable, bien finie et correctement motorisée, elle présente une réelle homogénéité dans ses prestations, malgré quelques défauts notables à surveiller selon les versions. Décryptage d’un modèle qui séduit encore aujourd’hui.
Une compacte pensée pour la vie quotidienne
Dès sa sortie, la Mégane III a marqué des points grâce à son style plus consensuel que sa devancière. Sa ligne fluide et équilibrée séduit toujours. En termes de praticité, Renault a bien travaillé. Le volume de coffre atteint 405 dm³ sur la berline et grimpe jusqu’à 524 dm³ sur le break, une capacité remarquable dans la catégorie. Les nombreux rangements disséminés dans l’habitacle témoignent aussi d’un vrai souci d’ergonomie.
À conduire, la Mégane se montre agréable. Son comportement routier est sain, son freinage mordant, et la direction inspire confiance. On peut néanmoins lui reprocher des suspensions un peu fermes à basse vitesse, pénalisant le confort urbain. Autre bémol : l’accès aux places arrière n’est pas des plus aisés, surtout pour les adultes de grande taille.
Un équipement fourni dès l’entrée de gamme
L’un des atouts de la Mégane III réside dans la richesse de son équipement, même dans les finitions les plus modestes. Dès le niveau Authentique, on bénéficie de six airbags, de la climatisation manuelle, de vitres électriques avant et arrière, ou encore d’un régulateur de vitesse.
Les versions supérieures ajoutent progressivement des équipements appréciables : climatisation automatique, détecteurs de pluie et de luminosité, système de navigation Carminat, carte mains-libres, ESP, jantes alliage, aide au stationnement, sellerie partiellement cuir ou encore installation audio de qualité. Une configuration Privilège bien dotée peut ainsi se négocier à des prix raisonnables sur le marché de l’occasion.
Fiabilité en nette amélioration
Comparée à sa devancière, la Mégane III affiche une bien meilleure réputation en termes de fiabilité. Néanmoins, certains points restent à surveiller, surtout sur les premières années de production. Le 1.5 dCi, très répandu, souffre de soucis bien documentés : pompe d’injection fragile, risque d’effilochage de la courroie de distribution, et un ralenti parfois instable en version 105 ch.
Quelques rappels ont été enregistrés au fil des années : défaut de calculateur pouvant entraîner une perte d’assistance au freinage, problème de pédale de frein en 2009, reprogrammation du calculateur des airbags, ou encore court-circuit possible dans la direction assistée. Heureusement, ces campagnes ont souvent été bien gérées par le constructeur, et les exemplaires concernés sont en général remis aux normes.
Des moteurs variés mais tous ne se valent pas
L’offre mécanique est vaste, avec des motorisations essence et diesel couvrant un large spectre de puissance. Côté essence, le 1.2 TCe de 115 ch, apparu en 2012, séduit par sa sobriété et sa douceur, bien que creux sous les 1 800 tours. Le 1.4 TCe 130, plus rare, combine dynamisme et agrément, au prix d’une consommation un peu plus élevée en ville.
Pour ceux qui recherchent des sensations plus vives, les versions 2.0 TCe de 180 à 190 ch transforment la compacte en vraie GT, mais au prix d’un appétit certain et d’un confort sonore en retrait. À l’inverse, les blocs atmosphériques comme le 1.6 16v de 110 ch manquent de peps pour les longs trajets.
En diesel, le 1.9 dCi de 130 ch s’impose comme le choix le plus équilibré. Bien que légèrement sonore, il offre de bonnes relances, une consommation modérée et un tarif compétitif sur le marché de l’occasion. Le 2.0 dCi de 150 à 165 ch, souvent couplé à la boîte automatique, est plus rare mais encore plus agréable. Enfin, le 1.6 dCi, arrivé plus tard, brille par sa discrétion et ses consommations réduites, bien qu’il soit un peu creux à bas régime.
Des coûts d’entretien raisonnables
L’entretien courant d’une Mégane III reste globalement abordable. Les pièces d’usure comme les plaquettes, les disques ou les amortisseurs sont à des tarifs contenus. À titre d’exemple, le remplacement des disques et plaquettes avant coûte environ 376 euros, les amortisseurs avant 426 euros, et le silencieux arrière environ 230 euros. Le point noir concerne surtout le catalyseur, dont le tarif peut dépasser les 1 600 euros.
Sur le volet assurance, les versions diesel d’entrée de gamme restent économiques à couvrir, tout comme les petites motorisations essence. En revanche, les modèles plus puissants (2.0 TCe ou dCi) peuvent entraîner une surprime.
Une offre cohérente sur le marché de l’occasion
Aujourd’hui, la Mégane III se trouve facilement à des prix attractifs. Dès 2 700 euros pour les versions d’entrée de gamme en 1.5 dCi, et jusqu’à près de 19 000 euros pour les derniers exemplaires très bien équipés avec le 1.6 dCi. Le bon compromis reste souvent autour de 6 000 à 8 000 euros pour une version 1.2 TCe 130 ou 1.9 dCi 130, en finition correcte.
Sa robustesse globale, son confort sur route et son bon rapport prix/prestations en font une excellente candidate pour ceux qui cherchent une compacte fiable sans se ruiner.
