
L’annonce d’une augmentation de 2,2 % des pensions de retraite de base en janvier 2025 avait suscité l’espoir chez de nombreux retraités. Pourtant, au moment de percevoir leur pension en février, certains ont eu une mauvaise surprise : la hausse réelle en net ne correspondait pas à ce pourcentage. Pourquoi ? Explications.
Un calcul biaisé par les prélèvements sociaux
Si le montant brut de la pension a bien été revalorisé de 2,2 %, l’impact sur le montant net perçu dépend de divers prélèvements sociaux. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) l’a confirmé : « La différence s’explique par les modifications des prélèvements sociaux, appliquées en fonction de votre situation fiscale et de votre revenu de référence. »
En effet, les taux de prélèvements peuvent évoluer selon votre tranche de revenu, vous faisant passer d’un taux réduit à un taux médian ou normal pour certaines cotisations. Ainsi, même avec une revalorisation nominale, certains retraités constatent une hausse quasi imperceptible de leur pension nette.
Le rôle central de la CSG dans la variation des pensions
La Contribution sociale généralisée (CSG) est l’un des principaux prélèvements impactant les retraites. Son taux varie en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2, soit 2023 pour l’année 2025. Les taux appliqués sont les suivants :
- 8,30 % (taux fort)
- 6,60 % (taux médian)
- 3,80 % (taux normal)
- 0 % (exonération totale)
En plus de la CSG, les retraités peuvent être soumis à la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) à 0,50 % et à la Contribution de solidarité pour l’autonomie (Casa) à 0,30 %. Ces prélèvements sont appliqués selon les mêmes critères que la CSG, et leur cumul peut représenter jusqu’à 10,1 % du montant brut de la pension.
Pourquoi certains retraités voient-ils leur pension stagner ?
Outre la CSG, d’autres facteurs peuvent expliquer une hausse moins importante que prévue :
- L’évolution des seuils de revenus pour l’application des taux de CSG a entraîné des changements pour certains bénéficiaires, qui se retrouvent avec un taux plus élevé qu’en 2024.
- Les régularisations fiscales et les prélèvements à la source ajustés en janvier peuvent également impacter la somme perçue.
- Pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco, des ajustements peuvent avoir lieu en mars, avec d’éventuelles compensations ou régularisations sur les pensions de janvier et février.
Des ajustements possibles en cours d’année
Le taux de prélèvement à la source appliqué aux pensions peut évoluer en septembre, lorsque la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) met à jour les taux d’imposition en fonction des déclarations de revenus. Cela signifie que les pensions versées au second semestre pourraient différer de celles du début de l’année.
Vers une meilleure anticipation des impacts ?
Face aux interrogations des retraités, il est important d’intégrer ces éléments dans la gestion budgétaire personnelle. Une hausse annoncée ne signifie pas toujours une augmentation équivalente en net. En fonction de votre situation fiscale et sociale, l’impact de cette revalorisation peut être plus ou moins perceptible.
En conclusion, si votre pension ne reflète pas totalement la hausse de 2,2 %, c’est en grande partie à cause des ajustements des prélèvements sociaux et fiscaux. Une vigilance accrue sur l’évolution de votre revenu fiscal de référence et des taux applicables vous permettra d’anticiper ces variations et d’éviter les mauvaises surprises.