Nouvelle Peugeot 208 à moins de 14 500 € au Brésil : séduisante, mais à quel prix ?
Alors qu’en Europe la Peugeot 208 restylée trône fièrement sur les routes avec son design modernisé et ses équipements numériques de série, sa version brésilienne prend une direction bien différente. Au pays du football et de la canne à sucre, la citadine sochalienne joue la carte de l’accessibilité à tout prix, quitte à tirer un trait sur une bonne partie de l’équipement et à se passer du célèbre moteur PureTech. Résultat : une Peugeot 208 qui débute sous les 14 500 €, mais au prix de nombreux sacrifices.
Une arrivée tardive mais localement produite
Présentée en Europe à l’automne 2023, la Peugeot 208 restylée n’a fait son apparition au Brésil que récemment. Un décalage volontaire, puisque la marque au lion adapte sa stratégie au marché local. Produite dans l’usine de Buenos Aires, en Argentine, la 208 sud-américaine se veut pragmatique et conforme aux réalités économiques de la région. Avec un tarif d’appel fixé à 91 990 réales (soit environ 14 442 €), la version 1.0 Active affiche un positionnement bien plus abordable qu’en France.
Mais qui dit prix serré, dit forcément dotation allégée. Exit les feux diurnes à LED, l’instrumentation numérique ou l’écran tactile 10 pouces. À la place, l’acheteur brésilien hérite d’un tableau de bord aux airs de retour en arrière, avec des compteurs analogiques, un petit écran de 5 pouces non tactile, et un système audio réduit à sa plus simple expression : deux haut-parleurs et une connexion Bluetooth.
Une fiche technique minimaliste, mais pas sans atouts
Malgré cette austérité visuelle, la Peugeot 208 brésilienne d’entrée de gamme conserve quelques éléments de confort et de sécurité. On retrouve ainsi :
- La climatisation numérique automatique
- L’aide au démarrage en côte (Hill Assist)
- Quatre airbags (frontaux et latéraux)
- Une direction électrique à assistance variable
- Le verrouillage automatique des portes dès 10 km/h
- Des rétroviseurs noirs brillants avec clignotants intégrés
- Une alarme périmétrique
Ces équipements, bien que basiques selon les standards européens, représentent déjà un certain niveau de confort dans cette catégorie de prix sur le marché sud-américain.
Une motorisation… Fiat sous le capot
Surprise sous le capot : pas de PureTech maison, mais un moteur Firefly 1.0 atmosphérique d’origine Fiat. Ce bloc trois cylindres, déjà connu sur les Fiat Panda et 500, délivre 71 ch à l’essence et jusqu’à 75 ch lorsqu’il fonctionne à l’éthanol pur (E100), un carburant très populaire au Brésil, issu de la fermentation de la canne à sucre.
Ce choix technique s’explique par la volonté de réduire les coûts de production tout en répondant aux exigences locales en matière de carburants. Ce moteur, produit localement, assure une consommation maîtrisée et une simplicité mécanique bienvenue dans un environnement où l’entretien peut être moins structuré que sur le Vieux Continent.
Juste au-dessus dans la gamme, on retrouve le bloc 1.0 Turbo 200, également d’origine Fiat, développant 125 ch à l’essence et 130 ch à l’éthanol, associé à une boîte CVT à 7 rapports simulés. Mais là encore, point de PureTech turbo sous le capot, PSA ayant fait le choix de rationaliser ses coûts de développement pour le marché local.
Le Pack Tech : le retour à la modernité pour moins de 800 €
Pour ceux qui souhaitent un peu plus de modernité sans exploser leur budget, Peugeot propose un Pack Tech à 5 000 réales (environ 785 €). Ce pack inclut notamment :
- Un écran multimédia de 10,3 pouces avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil
- La reconnaissance vocale via un bouton au volant
- Un système audio à 6 haut-parleurs
- Deux ports USB supplémentaires (type A et C)
- Les fameux feux de jour à LED en forme de griffes
Un investissement raisonnable pour qui veut retrouver une expérience proche de celle proposée sur les modèles européens, mais toujours à un prix très compétitif.
Un positionnement logique pour le marché brésilien
En proposant une version aussi dépouillée de la 208, Peugeot s’aligne sur la réalité économique du marché automobile brésilien, où le prix reste l’argument numéro un à l’achat. En se plaçant en dessous des 15 000 €, la marque espère séduire une clientèle à la recherche d’une voiture neuve, fiable, au style moderne mais sans fioritures.
Ce type de stratégie rappelle celle adoptée par Dacia en Europe : proposer l’essentiel, sans superflu, pour permettre l’accès à la voiture neuve au plus grand nombre. Et dans un contexte économique incertain, ce type d’offre pourrait bien faire mouche.
