Notifications au volant : un simple « bip » peut doubler le risque d’accident, selon une étude 2025

Notifications au volant : un simple « bip » peut doubler le risque d’accident, selon une étude 2025

Le smartphone, compagnon de route incontournable pour nombre d’automobilistes, est aujourd’hui sur la sellette. Non pas pour ses usages directs, déjà encadrés par la loi, mais pour un aspect bien plus insidieux : les notifications. Une étude française conduite au printemps 2025 par Assurance Prévention et Calyxis révèle un danger méconnu mais bien réel : les alertes de smartphone, même sans manipulation de l’appareil, multiplient par deux le risque d’accident.

Une alerte, douze secondes d’inattention

On connaissait les dangers de l’usage actif du téléphone au volant, comme les appels ou les SMS. Mais ce que cette étude met en lumière est d’une autre nature. Une simple notification – un message WhatsApp, un mail, une actualité – interrompt la concentration du conducteur pendant plus de 12 secondes en moyenne. Un temps qui peut sembler anodin mais qui, à 130 km/h, représente près de 450 mètres parcourus sans vigilance complète.

Cette perte d’attention est d’autant plus sournoise qu’elle semble passive. Le conducteur ne décroche pas son téléphone, ne répond pas à l’alerte, mais son regard quitte la route, ses pensées dérivent, son attention se fragmente. Le cerveau, perturbé par cette intrusion cognitive, met parfois près d’une minute à retrouver une concentration optimale. Résultat : un comportement routier moins sûr, une perception amoindrie de l’environnement, et une réaction plus lente face aux imprévus.

LIRE AUSSI :  Ce panneau allemand au point rouge est méconnu… mais peut vous éviter des embouteillages (ou une amende)

Une vigilance en chute libre

Les chiffres issus de cette expérience menée auprès de 24 conducteurs sur simulateur sont alarmants. L’étude révèle une chute de 10 points dans le niveau d’attention dès lors que le smartphone reste actif – de 89 % à 79 %. Sur une heure de conduite, cela représente six minutes cumulées d’inattention. Sur un trajet long, type Paris-Nice, ce sont près de 60 minutes passées sans surveillance efficace de la route.

Les conséquences sont majeures. Le risque d’accident est multiplié par deux sur autoroute, par 1,7 sur route départementale et même par 2,6 en zone urbaine, où la densité du trafic rend chaque seconde d’inattention potentiellement dramatique. Les contrôles de sécurité essentiels – comme l’observation des rétroviseurs, l’anticipation des freinages ou la détection des piétons – sont, selon les chercheurs, tout simplement oubliés pendant ces phases de distraction.

Une distraction aux multiples facettes

Ce qui rend les notifications si dangereuses, c’est qu’elles cumulent les quatre formes de distraction identifiées par la Sécurité routière : visuelle, cognitive, auditive et physique. Visuelle, car le regard se détourne de la route ; cognitive, car l’esprit quitte le contexte de la conduite ; auditive, par les sons émis ; et parfois physique, si l’utilisateur interagit brièvement avec l’appareil.

LIRE AUSSI :  Véhicules utilitaires légers en chute libre début 2025 : un marché en crise… mais l’électrique prépare sa revanche

Les chiffres confirment l’ampleur du phénomène. En 2023, le défaut d’attention – incluant l’usage du smartphone – était impliqué dans 24 % des accidents corporels sur les routes françaises, causant la mort de 390 personnes. Et pourtant, 76 % des conducteurs reconnaissent être soumis à une distraction au volant, le smartphone étant en tête des coupables.

Jusqu’à 300 notifications par jour

Avec la multiplication des réseaux sociaux, des applications de messagerie, des alertes météo ou info, les utilisateurs reçoivent aujourd’hui en moyenne 80 notifications par jour. Certains en reçoivent plus de 300. Chaque alerte devient alors une occasion supplémentaire de perdre le fil de la conduite, même brièvement, avec un impact cumulatif dangereux.

Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont placé les conducteurs dans des scénarios de conduite simulée, avec et sans réception de notifications. Le constat est sans appel : les accidents simulés ont été près de deux fois plus fréquents lorsque des notifications étaient actives.

Une solution simple mais encore trop ignorée

Face à ces risques, la solution est pourtant simple : désactiver les notifications avant de prendre la route. Au même titre que boucler sa ceinture, couper le son ou activer un mode « conduite » sur son téléphone devrait devenir un réflexe systématique.

LIRE AUSSI :  Il parcourt 1 770 km en Cybertruck pour 119 $ : un road trip qui change la donne

La loi est déjà stricte sur l’usage du téléphone au volant. Le simple fait de consulter l’écran peut coûter 135 euros d’amende et un retrait de trois points. Si cette infraction est associée à une autre (excès de vitesse, non-respect des distances de sécurité…), une suspension de permis jusqu’à six mois peut être prononcée.

Mais au-delà de la répression, c’est une prise de conscience collective qui est attendue. Dans un monde hyperconnecté, où le moindre message est perçu comme urgent, savoir se déconnecter devient un acte de civisme. La route exige une pleine attention, et chaque distraction, même fugace, peut se payer au prix fort.

Clément

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Finauto
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.