Nissan et Honda unissent leurs forces pour créer un logiciel auto 100 % japonais face à la menace chinoise

Nissan et Honda unissent leurs forces pour créer un logiciel auto 100 % japonais face à la menace chinoise

Longtemps considérés comme des géants de la fiabilité automobile, Honda et Nissan n’ont d’autre choix que de réagir à la déferlante technologique chinoise. Plutôt que de fusionner leurs structures, les deux constructeurs nippons font front commun dans un domaine désormais décisif : le logiciel embarqué. Objectif affiché : bâtir une plateforme logicielle 100 % japonaise pour rester dans la course à l’innovation et éviter une marginalisation progressive face aux champions de la connectivité venus de Chine.

Une alliance technologique plutôt qu’une fusion industrielle

Le rapprochement entre Honda et Nissan n’a pas pris la forme d’une fusion capitalistique. Après des mois de rumeurs et de discussions sans issue concrète, les deux marques japonaises ont finalement trouvé un terrain d’entente dans le développement logiciel. Dès l’été 2024, une collaboration stratégique a été initiée autour de la création d’une base commune pour les futurs véhicules, avec un enjeu clair : ne plus dépendre de partenaires étrangers pour l’intelligence numérique des voitures.

Ce virage est perçu comme vital, alors que les constructeurs chinois, à l’image de BYD, XPeng ou encore Nio, multiplient les avancées dans ce domaine. Des systèmes d’exploitation maison, des interfaces fluides et une intégration native des dernières technologies d’IA font désormais partie des standards attendus par les consommateurs.

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Vers une souveraineté numérique japonaise

Nissan et Honda logiciel auto

Avec ce partenariat, Honda et Nissan veulent non seulement rattraper leur retard, mais aussi reprendre le contrôle total sur les données, l’expérience utilisateur et la monétisation des services connectés. La démarche est aussi stratégique que symbolique : il s’agit d’affirmer une souveraineté numérique japonaise dans un secteur en pleine mutation, jusqu’ici dominé par Android Automotive, Apple CarPlay, voire des géants comme Foxconn.

Le pari est ambitieux. D’après des sources industrielles, l’investissement pourrait dépasser les 10 milliards de dollars. Cet effort massif vise à concevoir une base logicielle capable de gérer aussi bien les fonctions critiques du véhicule que les services à la carte : mises à jour payantes, fonctions d’aide à la conduite, services multimédias ou encore ajustements dynamiques de la conduite selon les habitudes du conducteur.

Une architecture partagée, mais des identités conservées

Si l’ossature logicielle sera commune, chaque constructeur conservera sa propre interface utilisateur, ses spécificités graphiques et ses parcours clients. Cette modularité est cruciale pour préserver l’identité de chaque marque tout en profitant de la mutualisation technologique. Concrètement, cela signifie que deux voitures équipées de la même base logicielle pourront offrir des expériences distinctes en fonction du constructeur.

L’alliance permettra également de standardiser certains composants électroniques clés, comme les microprocesseurs ou les unités de contrôle, afin d’accélérer les cycles de production et réduire les coûts. Ce modèle rappelle la logique des plateformes modulaires déjà adoptée dans l’industrie automobile pour les châssis et moteurs, mais transposée ici au domaine du numérique.

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La Chine en ligne de mire

Nissan et Honda logiciel

Derrière cette initiative, la pression exercée par les marques chinoises est omniprésente. En quelques années, elles ont révolutionné le rapport entre l’utilisateur et son véhicule. Assistants vocaux évolués, mises à jour en temps réel, services de streaming embarqués, navigation boostée à l’intelligence artificielle : autant de fonctions qui séduisent un public jeune, connecté, en quête de confort numérique.

Honda et Nissan accusent un retard préoccupant dans ce domaine, tant en Chine que sur leurs marchés traditionnels comme l’Europe ou l’Amérique du Nord. L’enjeu est donc autant commercial que technologique. Il faut regagner l’intérêt de clients désormais habitués à des services fluides, personnalisés, continus entre leurs appareils mobiles et leur automobile.

Un enjeu industriel et politique

Au-delà de la seule innovation, la question de la souveraineté technologique s’impose. Dans un monde où la donnée devient un actif stratégique, confier l’architecture logicielle de ses véhicules à des entités étrangères est perçu comme un risque. Le Japon veut donc reprendre la main, et ce projet Nissan-Honda s’inscrit dans cette volonté de maîtrise industrielle, à l’instar des efforts menés dans d’autres secteurs comme les semi-conducteurs.

Cette initiative s’apparente ainsi à une réponse à la fois défensive et offensive : stopper l’érosion face aux nouveaux géants chinois, tout en préparant une contre-offensive autour de véhicules japonais plus connectés, plus intelligents, et porteurs de revenus nouveaux grâce à des services numériques maîtrisés de bout en bout.

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Clément

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