Moteur 1.5 BlueHDi : Stellantis visé par une nouvelle action collective explosive en France

Moteur 1.5 BlueHDi : Stellantis visé par une nouvelle action collective explosive en France

Le groupe Stellantis fait une nouvelle fois la une de l’actualité judiciaire. Déjà ciblé par deux actions collectives en France, l’une liée aux défaillances du moteur 1.2 PureTech, l’autre à la gestion controversée du rappel des airbags Takata, le constructeur se retrouve désormais dans la ligne de mire pour une troisième affaire. Cette fois-ci, c’est le moteur diesel 1.5 BlueHDi qui est au centre des préoccupations. Une nouvelle action collective, lancée par le cabinet de Maître Christophe Lèguevaques, vient d’être annoncée, en dépit des récents rappels massifs et extensions de garantie mis en place par le groupe.

Le 1.5 BlueHDi sous les projecteurs

Ce moteur diesel, largement diffusé dans les gammes Peugeot, Citroën, Opel et DS, fait l’objet de critiques récurrentes depuis plusieurs années. Le problème majeur : une chaîne de distribution qui peut s’allonger de manière anormale jusqu’à céder, entraînant des pannes soudaines, parfois au pire moment. Certains témoignages évoquent des casses en plein dépassement sur autoroute, créant des situations extrêmement dangereuses. Bien que ces défaillances n’aient, à ce jour, pas causé d’accidents mortels recensés, les risques potentiels pour la sécurité des usagers sont suffisamment graves pour justifier l’inquiétude.

LIRE AUSSI :  Toyota RAV4 2025 : un SUV hybride sobre et fiable avant la nouvelle génération

Des mesures insuffisantes pour éteindre la colère

Face à la montée des mécontentements, Stellantis a récemment lancé un plan de rappel d’envergure en France, visant près d’un million de véhicules. Une extension de garantie à 10 ans ou 240 000 km a également été proposée, assortie de conditions spécifiques. De plus, une plateforme numérique d’indemnisation doit prochainement ouvrir pour les réparations effectuées entre janvier 2023 et juin 2025.

Mais ces gestes, jugés tardifs et insuffisants par de nombreux propriétaires, n’ont pas suffi à éteindre la grogne. L’association des victimes des casses de chaîne du 1.5 BlueHDi, présidée par Smaël Sébille, estime notamment que la période d’indemnisation est trop courte et que les critères d’éligibilité sont trop restrictifs. Quant à la campagne de vérification technique censée détecter les chaînes à remplacer, elle est jugée trop minimaliste. Le remplacement n’interviendra qu’après une évaluationnumérique, laissant de nombreux propriétaires sans solution concrète immédiate.

Une action judiciaire inédite

Moteur 1.5 BlueHDi  Stellantis

Maître Christophe Lèguevaques, figure désormais incontournable des actions collectives automobiles en France, a choisi une stratégie plus offensive cette fois : porter directement l’affaire au pénal. Contrairement à ses précédentes démarches, qui passaient par une tentative de négociation ou une action civile, le dossier du 1.5 BlueHDi sera traité d’emblée devant la justice pénale. Une plainte sera déposée à l’automne 2025 auprès du procureur de la République de Versailles.

LIRE AUSSI :  Renault Mégane E-Tech : l’option méconnue à 1500 € qui change tout avant le restylage

Parmi les chefs d’accusation retenus : tromperie aggravée, mise en danger de la vie d’autrui, pratiques commerciales trompeuses, et absence d’information sur un défaut substantiel du produit. En fonction des éléments réunis, des faits d’escroquerie pourraient également être retenus.

Un long chemin judiciaire

Comme le rappelle le site MyLeo, qui centralise les inscriptions pour cette action collective, la procédure pénale s’annonce particulièrement longue. Les trois premières étapes (plainte simple, puis constitution de partie civile, puis enquête judiciaire) sont déjà estimées à cinq années minimum. Si les éléments sont jugés suffisants, un jugement au tribunal correctionnel pourrait suivre.

Les frais d’inscription à la procédure s’élèvent à 489 euros pour les premières étapes, avec un éventuel surcoût de 279 euros pour aller jusqu’au bout. Même si certaines protections juridiques peuvent en couvrir une partie, ce montant alimente les critiques sur les actions collectives, parfois perçues comme profitables avant tout pour les avocats.

Une mobilisation qui s’amplifie

La date limite d’inscription à cette nouvelle procédure est fixée au 30 décembre 2025. D’ici là, l’association des victimes espère mobiliser massivement les automobilistes lésés. Car même si les statistiques de panne exactes ne sont pas rendues publiques par Stellantis, le nombre de véhicules concernés est potentiellement très élevé : le moteur 1.5 BlueHDi équipe une large part du parc automobile français, notamment les Peugeot 308, 3008, 508, les Citroën C4, C5 Aircross, ainsi que des modèles Opel ou encore DS Automobiles.

LIRE AUSSI :  Renault Clio 5 surclasse la Peugeot 208 : un succès surprise avant son remplacement en 2025

Cette affaire illustre une transformation progressive du rapport de force entre les consommateurs et les constructeurs. En France, les actions collectives gagnent en visibilité et deviennent de véritables leviers de pression pour faire valoir les droits des automobilistes. Stellantis, comme d’autres groupes avant lui, découvre qu’en Europe aussi, la tolérance pour les problèmes de fiabilité à répétition est en train de diminuer fortement.

La question reste désormais de savoir si cette nouvelle démarche parviendra à faire bouger durablement les lignes… ou si elle ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau judiciaire.

Clément

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Finauto
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.