Monteverdi Hai 450 SS : la supercar suisse qui a défié Ferrari… avant de sombrer dans l’oubli

Monteverdi Hai 450 SS : la supercar suisse qui a défié Ferrari… avant de sombrer dans l’oubli

À la croisée du rêve et de la démesure, la Monteverdi Hai 450 SS reste une énigme fascinante du monde automobile. Imaginée pour faire trembler les icônes italiennes comme Ferrari et Lamborghini, cette supercar suisse, née à la fin des années 1960, symbolise aujourd’hui autant l’ambition que la désillusion. Retour sur l’histoire d’un modèle aussi audacieux qu’éphémère, qui aurait pu redéfinir le paysage des voitures de prestige.

Un pari suisse contre les géants italiens

La Suisse n’est pas un nom que l’on associe spontanément à l’industrie automobile. Pourtant, c’est dans ce pays davantage connu pour ses montres et son chocolat que Peter Monteverdi, ingénieur et entrepreneur passionné, décida de relever un défi colossal : créer une supercar capable de rivaliser avec les plus grands noms du moment. Le résultat de cette ambition se nomme Hai 450 SS, un bolide au design racé et à la fiche technique impressionnante.

Présentée pour la première fois au Salon de l’auto de Genève en 1970, la Hai 450 SS n’avait rien à envier à ses concurrentes italiennes. Sous son capot, un moteur Chrysler Hemi V8 de 7,0 litres développant pas moins de 450 chevaux. Cette puissance lui permettait d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 4,2 secondes, avec une vitesse de pointe estimée à 290 km/h. Des performances qui plaçaient d’emblée la Monteverdi dans la cour des grands, au même niveau que les Ferrari Daytona ou Lamborghini Miura.

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Un design singulier pour une bête de course

Le nom Hai, qui signifie « requin » en allemand, donne le ton. La silhouette de la 450 SS est fluide, basse et agressive. Elle tranche avec les courbes plus classiques des modèles de l’époque. Monteverdi a voulu une voiture qui attire le regard, qui impressionne autant à l’arrêt que sur la route. Mission accomplie sur le plan esthétique, avec une carrosserie qui interpelle encore aujourd’hui les amateurs de belles mécaniques.

Mais malgré cet arsenal de qualités, le rêve de Monteverdi va rapidement s’effriter.

Une ambition freinée par la réalité

La Hai 450 SS n’a jamais dépassé le stade de la production artisanale. Seulement deux exemplaires auraient été réellement assemblés, et aucun ne fut commercialisé en grande série. La raison ? Un accueil tiède au Salon de Genève, couplé à des difficultés techniques et économiques pour passer à la phase industrielle.

Peter Monteverdi avait misé gros, trop gros peut-être, sur un projet trop ambitieux pour une structure encore modeste. Dans un marché ultra-concurrentiel, face à des marques solidement établies, la Hai 450 SS n’a pas su trouver sa place. Pire encore : la presse spécialisée de l’époque reste mitigée sur la fiabilité du modèle, ce qui n’a pas aidé à convaincre d’éventuels investisseurs ou clients.

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Une tentative de résurrection dans les années 1990

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Monteverdi n’était pas homme à renoncer. Dans les années 1990, il tente une seconde percée avec la Hai 650 F1, une nouvelle supercar équipée cette fois d’un moteur Ford-Cosworth V8 inspiré de la Formule 1. Là encore, la fiche technique impressionne, mais l’histoire se répète : le modèle reste à l’état de prototype, incapable de séduire le marché ou d’attirer des partenaires industriels.

Ce deuxième échec entérine définitivement la fin du rêve Monteverdi. Peter Monteverdi s’éteint en 1998 à l’âge de 64 ans, laissant derrière lui une vision inachevée de ce que la Suisse aurait pu représenter dans le monde des supercars.

Un héritage mythique pour les passionnés

Aujourd’hui, la Monteverdi Hai 450 SS fait partie des légendes oubliées de l’automobile. Un modèle rarissime, quasi introuvable, dont les rares exemplaires se négocient à prix d’or entre collectionneurs avertis. Si elle n’a pas réussi à détrôner Ferrari ou Lamborghini, la Hai 450 SS reste une preuve éclatante de l’audace d’un homme qui a osé rêver grand, contre toute attente.

Elle incarne à elle seule ce que l’automobile a de plus romantique : des projets fous, portés par des passionnés, souvent voués à l’échec, mais qui nourrissent l’imaginaire collectif. Car parfois, la légende ne naît pas du succès, mais du rêve inabouti. La Monteverdi Hai 450 SS en est l’exemple parfait.

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Clément

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