
Le retour du Mitsubishi Grandis sur le marché européen marque une nouvelle étape dans la stratégie de relance du constructeur japonais, désormais alignée sur celle de son partenaire Renault. Ce SUV familial, basé sur le Renault Symbioz, ne fait pas de mystère quant à ses origines. Pourtant, Mitsubishi lui donne une vraie légitimité grâce à une carte maîtresse que la marque tricolore ne peut pas égaler : une garantie constructeur de huit ans ou 160 000 kilomètres.
Une renaissance orchestrée par Renault
En grande difficulté au cours des dix dernières années, Mitsubishi a bien failli tourner le dos à l’Europe. L’érosion progressive de sa gamme, la disparition de ses icônes comme le Pajero ou le L200, et l’absence de véritables nouveautés ont fait glisser la marque dans les oubliettes du marché. Mais c’était sans compter sur un partenariat stratégique tissé avec Renault, après le desserrement des liens au sein de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Ce nouveau chapitre s’est concrétisé par le lancement de véhicules estampillés Mitsubishi, mais directement issus de la banque d’organes Renault : la Colt en 2023 (dérivée de la Clio) et l’ASX (copie du Captur). Désormais, c’est au tour du Grandis de faire son entrée.
Le retour d’un nom oublié
Le nom Grandis évoquera sans doute des souvenirs aux connaisseurs. Il fut celui du monospace de la marque dans les années 2000. Mitsubishi le ressuscite aujourd’hui pour désigner son nouveau C-SUV, fruit d’une opération de « rebadging » particulièrement assumée. Copié sur le Renault Symbioz, le Grandis en conserve presque tous les traits, à l’exception de sa calandre et de ses logos. Un clone donc, mais avec une promesse différente.
Même plateforme, même motorisation
Techniquement, le Mitsubishi Grandis ne révolutionne rien. Il repose sur la même base que le Renault Symbioz, et hérite des mêmes motorisations : un bloc essence 1.2L micro-hybride de 140 chevaux avec boîte manuelle ou double embrayage, et une version full hybride 1.8L de 156 chevaux, couplée à une transmission automatique à crabots. Un tandem qui privilégie l’efficience et la sobriété, taillé pour séduire les familles et les gestionnaires de flotte à la recherche d’un SUV à l’usage maîtrisé.

Une garantie unique sur le marché
Là où le Mitsubishi Grandis se démarque vraiment, c’est sur le plan de l’après-vente. Alors que Renault propose une garantie de deux ans (kilométrage illimité) sur le Symbioz, Mitsubishi frappe fort avec une couverture étendue à huit ans ou 160 000 kilomètres. Ce niveau de garantie, exceptionnel dans le segment, pourrait bien faire la différence dans la décision d’achat. Elle apporte une tranquillité d’esprit rarement vue, qui séduit particulièrement les jeunes familles, les conducteurs prudents et les gestionnaires de flottes soucieux de limiter les coûts d’exploitation.
Un positionnement stratégique
En intégrant le Grandis à sa gamme, Mitsubishi retrouve une légitimité sur le segment stratégique des C-SUV, où le vieillissant Eclipse Cross ne faisait plus le poids face à une concurrence ultra-dynamique. Avec ce nouveau modèle, plus logeable que l’ASX, la marque japonaise répond aussi aux attentes des professionnels pour qui le volume de coffre est un critère prioritaire. Elle anticipe également l’arrivée d’une nouvelle génération d’Eclipse Cross 100 % électrique, prévue pour l’automne prochain et basée sur le Renault Scénic E-Tech.
Une fabrication européenne
Le Mitsubishi Grandis sortira des mêmes chaînes de production que son cousin français, à l’usine Renault de Valladolid, en Espagne. Une décision qui permet de réduire les coûts logistiques, d’assurer un bon niveau de qualité et d’honorer rapidement la demande sur le marché européen. Si les tarifs exacts n’ont pas encore été dévoilés, on peut s’attendre à un positionnement similaire, voire légèrement plus agressif que celui du Symbioz pour compenser sa notoriété encore faible.