MG IM5 et IM6 : deux électriques prometteuses… interdites d’Europe !
La marque MG Motors a profité du prestigieux Festival of Speed de Goodwood pour lever le voile sur deux nouveautés électriques aux ambitions claires : les IM5 et IM6. Malgré leur potentiel affirmé et une stratégie orientée vers le segment haut de gamme, ces modèles ne franchiront pas les frontières de l’Union européenne. Explications.
Des rivales toutes désignées aux Tesla Model 3 et Model Y
Avec les IM5 et IM6, MG Motors affiche clairement son intention de bousculer le marché des berlines et SUV électriques. La IM5, une berline au design affûté, et la IM6, un SUV à la ligne plus robuste, ciblent sans détour les Tesla Model 3 et Model Y. La présentation officielle lors du célèbre événement de Goodwood, véritable vitrine mondiale pour les marques sportives et premium, n’a rien d’un hasard.
Sur le plan du style, MG a misé sur un design moderne, affirmé et fluide. Les lignes tendues, les optiques effilées et les proportions bien équilibrées placent ces modèles dans une catégorie visuelle haut de gamme. Mais c’est surtout sur le plan technique que les IM5 et IM6 cherchent à impressionner.
Performances et autonomie dignes du premium

Les deux véhicules reposent sur une architecture modulaire, proposant deux configurations de batteries. La première, de 75 kWh, repose sur une plateforme 400 volts et permet une recharge jusqu’à 150 kW. La seconde, plus ambitieuse, propose une capacité de 100 kWh sur une plateforme 800 volts. Dans cette version, la puissance de charge grimpe à 350 kW, autorisant une recharge de 10 à 80 % en à peine 17 minutes. Un temps record qui place MG dans le peloton de tête des véhicules électriques les plus rapides à recharger.
Côté autonomie, la berline IM5 revendique jusqu’à 655 kilomètres en cycle WLTP avec la batterie de 100 kWh. C’est mieux que bon nombre de concurrentes actuelles. Et pour les amateurs de sportivité, MG a prévu des versions « Long Range Performance » développant jusqu’à 778 chevaux. Le 0 à 100 km/h est abattu en seulement 3,2 secondes pour la berline, et en 3,6 secondes pour le SUV. Des chiffres comparables aux versions Performance des Tesla.
Une commercialisation stoppée net par l’Europe
Malgré ces arguments séduisants, MG Motors n’a pas l’intention de proposer les IM5 et IM6 sur le Vieux Continent. En cause : les surtaxes imposées par l’Union européenne sur les véhicules électriques en provenance de Chine. Ces taxes, fixées à 35,5 % dans le cas de MG, visent à contrer les pratiques de dumping industriel constatées par Bruxelles. Mais elles compliquent sérieusement la compétitivité tarifaire de ces modèles.
MG, qui s’est construite en Europe une image de marque abordable avec des modèles bien équipés à prix contenus, ne souhaite pas modifier sa stratégie. Hausser les prix pour absorber les coûts des surtaxes rendrait les IM5 et IM6 bien trop chers par rapport à leurs prestations, et les positionnerait à contre-courant de la philosophie actuelle de la marque. Vendre à perte ou sans marge ne représente pas une solution viable selon MG.
Le Royaume-Uni épargné grâce au Brexit

Seule exception notable : le Royaume-Uni. Échappant à ces nouvelles mesures européennes depuis le Brexit, le marché britannique accueillera bel et bien les deux modèles. Le tarif de l’IM5 y est déjà annoncé à 39 450 livres, soit environ 45 500 euros. Un prix qui pourrait séduire outre-Manche, où MG connaît déjà un certain succès.
Le choix de présenter ces modèles au Festival de Goodwood prend alors tout son sens. L’événement, ancré dans le territoire britannique, permettait à MG d’envoyer un message fort tout en évitant la frustration du marché européen. Il confirme aussi la volonté de la marque de continuer à croître sur les marchés moins contraints.
Un signal fort pour l’avenir de la mobilité électrique
Avec les IM5 et IM6, MG Motors démontre son savoir-faire en matière de design, de technologie et de performances. Ces deux modèles montrent que la marque est prête à rivaliser avec les références les plus établies. Toutefois, la réalité du marché international, avec ses barrières tarifaires et ses enjeux politiques, freine leur déploiement global.
En dévoilant ces voitures sans les rendre disponibles dans l’Union européenne, MG adresse indirectement un signal aux régulateurs : l’innovation ne suffit plus, il faut désormais composer avec des tensions commerciales et des politiques industrielles protectionnistes.
Une frustration pour les automobilistes européens qui auraient pu trouver dans ces modèles une alternative séduisante aux Tesla. Mais une stratégie cohérente pour MG, qui préfère ne pas compromettre son positionnement tarifaire et attendre des conditions plus favorables pour envisager une arrivée de ces véhicules sur le continent.
