Mercedes Classe A : la compacte que tout le monde pensait retirée reste jusqu’en 2028
Lancée en 2018, la quatrième génération de la Mercedes Classe A continue de défier les attentes. Alors que de nombreux modèles cèdent leur place après six ou sept années de carrière, la compacte allemande persiste. Initialement attendue en fin de vie en 2025 ou 2026, elle pourrait finalement rester au catalogue jusqu’en 2028. Une longévité rare dans l’univers automobile moderne, qui témoigne autant de la solidité du modèle que des enjeux économiques actuels de la marque à l’Étoile.
Vers une carrière exceptionnelle
D’après des informations relayées par des sources industrielles proches de Mercedes, la Classe A bénéficierait d’un sursis inattendu. Alors que la gamme compacte de Stuttgart est en pleine mutation, avec un nouveau CLA fraîchement lancé et les GLA/GLB de nouvelle génération à venir, la compacte pourrait cohabiter plusieurs années encore avec ces modèles. Mercedes semble avoir choisi de prolonger l’exploitation d’une plateforme déjà amortie, limitant ainsi les investissements tout en capitalisant sur un produit encore compétitif.
Ce prolongement de carrière ne signifie pas pour autant que la Classe A se verra offrir une succession directe. D’ici à 2028, le constructeur devrait mettre fin définitivement à cette déclinaison compacte à hayon, misant davantage sur des modèles à la silhouette plus dynamique et à l’ADN davantage électrifié. En clair, l’arrêt de la production est repoussé, mais aucun projet de remplaçante n’est sur les rails.
Une fiche technique toujours dans le coup
Sept années après sa commercialisation, la Mercedes Classe A affiche encore des prestations dignes du segment. Restylée en 2022, elle bénéficie d’un design actualisé et, surtout, d’un intérieur qui n’a rien perdu de son attrait. Le système d’info-divertissement MBUX reste performant, intuitif, et surtout, il tient tête aux interfaces concurrentes, notamment celle de l’Audi A3. Ce système, qui intègre une commande vocale avancée et un affichage numérique personnalisable, constitue un vrai argument de vente face à des rivales plus jeunes.
Sous le capot, la Classe A ne donne pas non plus l’impression d’accuser le poids des années. Toutes les motorisations essence sont équipées d’une micro-hybridation efficiente, permettant de réduire la consommation sans alourdir les coûts pour l’usager. Côté diesel, les blocs restent sobres et efficaces, tandis que la version hybride rechargeable conserve sa pertinence dans une optique de mobilité urbaine. Et pour les amateurs de sportivité, les déclinaisons AMG A 35 et A 45 conservent leur attrait sur des marchés moins contraints que la France en matière de fiscalité.
Un succès commercial qui justifie la prolongation

La décision de Mercedes de prolonger la carrière de la Classe A ne repose pas uniquement sur des considérations techniques ou industrielles. Elle s’appuie aussi sur une réalité commerciale. Malgré un segment des compactes en perte de vitesse, la Classe A affiche encore des résultats solides. En France, plus de 7 000 unités ont été écoulées en 2023. Un chiffre honorable pour une voiture donnée comme en fin de parcours.
En Allemagne, la compacte réalise encore environ 17 000 ventes en 2024, avec une dynamique stable sur les six premiers mois de l’année. Une performance qui fait pâlir certaines concurrentes plus récentes, à commencer par la BMW Série 1, pourtant renouvelée récemment. Ces chiffres montrent que le modèle n’est pas encore dépassé dans l’esprit des acheteurs, et que la confiance dans la marque reste forte, même face à une offre vieillissante.
Un équilibre économique stratégique
Dans un contexte où les constructeurs doivent jongler entre transition électrique, investissements technologiques massifs et gestion de la rentabilité, prolonger la carrière d’un modèle existant est une stratégie de plus en plus répandue. En maintenant la Classe A au catalogue, Mercedes profite d’une chaîne de production maîtrisée, d’une plateforme amortie et d’un positionnement encore pertinent auprès des clients.
Le nouveau CLA, bien que présenté comme le remplaçant indirect, adopte un positionnement différent. Plus imposant, plus cher et uniquement disponible en version électrique pour le moment, il ne remplit pas exactement le rôle d’une compacte d’entrée de gamme accessible. Les clients réticents à passer au tout électrique ou ceux à la recherche d’un modèle plus abordable continueront donc à se tourner vers la Classe A, renforçant la pertinence de sa présence prolongée sur le marché.
Un symbole d’adaptation
La Mercedes Classe A n’est pas simplement un modèle en sursis : elle incarne l’habileté d’un constructeur à ajuster sa stratégie aux conditions du moment. En 2028, lorsque la Classe A tirera finalement sa révérence, elle aura marqué une décennie complète de présence sur un segment en mutation, s’adaptant aux attentes des consommateurs sans bouleverser son ADN. Une longévité rare, méritée, et révélatrice d’un savoir-faire encore bien ancré du côté de Stuttgart.
