L’écurie britannique McLaren, synonyme d’excellence en Formule 1, semble désormais vouloir renouer avec son glorieux passé en endurance. À travers la voix de son CEO Zak Brown, McLaren affiche de plus en plus ouvertement son ambition de conquérir à nouveau les 24 Heures du Mans, mythique épreuve d’endurance automobile. Et cette fois, le projet pourrait se concrétiser avec ses pilotes vedettes actuels, Lando Norris et Oscar PiastriLe Mans, une obsession partagée
Présent à l’ouverture de la saison WEC au Qatar, Zak Brown n’a pas fait dans la langue de bois. En entrevue, il a confirmé avoir échangé avec Norris et Piastri à propos d’une participation future à la célèbre course mancelle. Les deux pilotes auraient exprimé un vif intérêt, ce qui pourrait bien faire bouger les lignes chez McLaren.
« J’ai parlé avec Lando et Oscar, et ils m’ont dit qu’ils adoreraient y courir », confie Brown. Pour le dirigeant américain, fervent défenseur d’un retour à l’esprit des pilotes polyvalents comme Mario Andretti ou Dan Gurney, cette volonté d’explorer d’autres disciplines est non seulement légitime mais inspirante.
Une stratégie mûrement réfléchie
Si McLaren semble aujourd’hui plus proche que jamais d’un retour en catégorie reine au Mans, ce n’est pas le fruit du hasard. L’écurie, qui s’illustre déjà en GT3 via United Autosports — équipe cofondée par Brown — utilise cette plateforme comme tremplin. L’engagement en LMGT3 représente une étape intermédiaire, un moyen de prendre le pouls du championnat et d’évaluer les contraintes techniques et logistiques.
Mais pour Brown, l’objectif ultime est clair : « Ce serait incroyable de remporter une nouvelle Triple Couronne. » Déjà détentrice de ce triplé historique — victoire à Monaco, à Indy et au Mans — McLaren rêve d’inscrire une seconde fois son nom au panthéon du sport automobile.
L’année des symboles
Le timing de cette ambition ne doit rien au hasard. En 2025, McLaren célèbre les 30 ans de sa légendaire victoire au Mans avec la F1 GTR, en 1995. Ce succès reste gravé dans les mémoires comme l’un des plus grands exploits d’un constructeur engagé pour la première fois dans la Sarthe.
C’est également dans ce contexte symbolique que Brown annonce sa présence à l’édition 2025 des 24 Heures du Mans. Et ce, malgré une coïncidence de dates avec le Grand Prix du Canada à Montréal. « Je peux vous dire que je serai en France, pas au Canada », assure-t-il. Un choix fort, qui en dit long sur les priorités actuelles de McLaren.
Vers une McLaren Hypercar ?
La question d’un engagement en Hypercar ne fait plus vraiment débat. Brown reste discret mais laisse entendre qu’un projet de développement est bel et bien à l’étude. Il s’agirait d’un tournant stratégique pour l’écurie de Woking, aujourd’hui concentrée sur la Formule 1 et l’IndyCar. Mais les étoiles semblent alignées.
« Nous devons voir où nous en sommes en F1 et IndyCar, mais le timing n’a jamais été aussi favorable », affirme Brown. Alors que la F1 connaît un regain de compétitivité pour McLaren et que l’IndyCar se stabilise, l’ajout d’un programme d’endurance semble techniquement et économiquement envisageable.
L’entrée de Ferrari en Hypercar, couronnée par des résultats flamboyants, ainsi que les débuts prometteurs d’Aston Martin dans cette catégorie, renforcent l’attrait de cette discipline. McLaren, habituée aux podiums, ne compte pas rester spectatrice plus longtemps.
Norris et Piastri : la nouvelle génération de pilotes complets ?
Dans ce contexte, voir Lando Norris et Oscar Piastri troquer leur monoplace pour un prototype d’endurance aurait tout du symbole. Deux jeunes loups de la F1, talentueux et curieux, dans les traces des légendes passées. Leur volonté affichée d’explorer d’autres univers renoue avec une époque où les pilotes sautaient d’une discipline à l’autre pour le simple amour de la course.
Cette convergence des disciplines, saluée par Brown, pourrait marquer un tournant dans la carrière des deux pilotes, mais aussi dans l’histoire récente de McLaren.
Une « invasion papaye » imminente ?
À l’approche du mois de juin, le paddock bruisse de rumeurs. McLaren s’apprêterait-elle à annoncer officiellement son entrée en Hypercar ? Rien n’est encore signé, mais tout semble s’aligner : le contexte historique, l’enthousiasme de ses pilotes, la présence au Mans de son patron… et surtout l’envie de retrouver les sommets.
Si l’on en croit Zak Brown, la légendaire livrée papaye pourrait bientôt briller de mille feux sur le bitume de la Sarthe. Et si tel est le cas, les fans de McLaren auront une raison de plus de vibrer pour leurs couleurs, bien au-delà des circuits de F1.
