Line : le tricycle électrique français qui promet 500 km d’autonomie avec 4 kWh/100 km !
Dans le paysage déjà très concurrentiel de l’électromobilité, un projet venu tout droit de Normandie attire aujourd’hui l’attention des passionnés et des professionnels du secteur. Il s’agit de *Line*, un véhicule électrique au design audacieux, à la consommation ultra-optimisée, porté par deux jeunes ingénieurs français. Leur ambition ? Réconcilier autonomie, sobriété énergétique et coût maîtrisé. Une prouesse technique et humaine qui pourrait bien marquer un tournant dans l’innovation automobile.
Une idée folle, deux ingénieurs déterminés
Marc Guillemaud et Augustin Roulleaux Dugage, deux ingénieurs normands passionnés, se sont lancés dans une aventure industrielle atypique : concevoir un tricycle électrique capable de parcourir jusqu’à 500 km avec une consommation inférieure à 4 kWh/100 km. Un pari qui défie les standards actuels, tant cette efficacité énergétique sur route reste rare, même chez les ténors du marché.
Pour concrétiser leur vision, ils ont déjà investi près de 400 000 euros, en grande partie sur leurs fonds propres. Ce projet baptisé Line prend aujourd’hui la forme d’un démonstrateur roulant, qui n’attend qu’un coup d’accélérateur : une série de pré-commandes pour franchir le cap de l’industrialisation.
Un design inspiré par l’efficacité
Visuellement, Line rappelle immédiatement une autre icône de la sobriété automobile : la Volkswagen XL1. Produite à seulement 250 exemplaires en 2011, cette hybride au look de “goutte d’eau” avait marqué les esprits avec sa consommation de 0,9 l/100 km. Les créateurs de Line s’en inspirent ouvertement, avec une carrosserie effilée, une poupe tronquée et un SCx de 0,28 validé en soufflerie. Ce coefficient de pénétration dans l’air est déterminant pour limiter les pertes d’énergie à haute vitesse.
Mais Line ne s’arrête pas à l’aérodynamique. Sous le capot – ou plutôt dans les roues avant – se logent deux moteurs-roues de 25 kW chacun, pour une puissance cumulée dépassant les 50 kW. De quoi propulser ce tricycle jusqu’à 160 km/h tout en restant dans une catégorie de poids légère : 500 kg à vide visés, batterie comprise.

Un pari technologique : la légèreté avant tout
Le défi technique est immense. La seule batterie, de technologie NMC (nickel-manganèse-cobalt), représente environ 200 kg du total. Il ne reste donc que 300 kg pour tout le reste : châssis, carrosserie, éléments mécaniques, équipements et sécurité. Pour relever ce défi, les deux ingénieurs misent sur un recours intensif à la fibre de carbone, aussi bien pour le châssis que pour la coque du véhicule. Ce matériau, à la fois rigide et léger, est essentiel pour atteindre les objectifs de masse et d’autonomie.
Le véhicule est conçu pour entrer dans la catégorie L5e, celle des tricycles motorisés de plus de 15 kW. Une classification qui permet de contourner certaines contraintes d’homologation propres aux voitures traditionnelles, tout en assurant des performances honorables.
Une stratégie communautaire pour passer à l’échelle
Plutôt que de chercher immédiatement des investisseurs extérieurs, Marc Guillemaud et Augustin Roulleaux Dugage ont opté pour une approche participative. Ils lancent une **campagne de pré-commandes, espérant décrocher une dizaine de réservations pour valider l’intérêt du marché et financer les étapes suivantes du développement.
L’objectif est clair : présenter un prototype finalisé d’ici fin 2027, avant d’envisager une production industrielle en 2029. Le prix visé est tout aussi ambitieux : environ 30 000 euros, soit bien moins qu’un véhicule électrique haut de gamme, tout en proposant une autonomie bien supérieure à la moyenne actuelle.
Vers une révolution silencieuse ?
Le projet Line s’inscrit dans une tendance de fond qui voit émerger de nouvelles formes de mobilité, plus légères, plus efficientes et plus adaptées aux usages quotidiens. Alors que les géants de l’automobile peinent parfois à sortir du cadre classique du SUV ou de la berline lourde et énergivore, des initiatives comme celle-ci montrent que l’innovation peut venir de la marge.
Reste à savoir si la promesse de Line saura séduire suffisamment d’early adopters pour franchir l’étape critique de l’industrialisation. Mais une chose est certaine : dans un contexte où les enjeux climatiques et énergétiques imposent de repenser la mobilité, cette proposition audacieuse venue de Normandie mérite d’être suivie de très près.
Et si la voiture électrique de demain n’était pas une Tesla, mais un tricycle français ultraléger à la ligne aérodynamique et à la consommation record ?
