Jaguar-Land Rover : ventes en chute libre en France, dépassés par Ferrari et Cadillac

Jaguar-Land Rover : ventes en chute libre en France, dépassés par Ferrari et Cadillac

Le premier semestre 2025 restera gravé comme un cauchemar pour Jaguar et Land Rover. Alors que le marché automobile français est déjà en recul global, les marques britanniques du groupe Tata chutent à des niveaux encore jamais vus. Jaguar a été presque totalement effacée du paysage des voitures neuves, et Land Rover, pourtant mieux armée, subit une dégringolade si forte qu’elle se retrouve derrière des marques ultra-niches comme Ferrari et Cadillac. Ce déclin marque un tournant inédit pour deux constructeurs autrefois phares du segment premium et du luxe à l’européenne.

Jaguar à l’arrêt total ou presque

Pour Jaguar, cette descente aux enfers était largement anticipée. La marque a elle-même annoncé l’arrêt de la commercialisation de ses véhicules en 2025 en vue de son virage stratégique vers le 100 % électrique à l’horizon 2026. Résultat : seulement 21 voitures neuves ont été immatriculées en France durant les six premiers mois de l’année. Ce chiffre dérisoire place Jaguar derrière des marques telles qu’Aston Martin et très loin de Ferrari, qui a écoulé 182 véhicules, ou même Cadillac, avec ses 153 exemplaires du SUV Lyriq.

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L’essentiel des ventes Jaguar provient du SUV I-Pace, dernier survivant de la gamme encore disponible en très petite quantité. Le F-Pace, quant à lui, a disparu des radars, même s’un sursis avait été évoqué pour quelques marchés. Ce vide commercial est une conséquence directe de la stratégie de repositionnement complet de la marque autour d’un futur catalogue entièrement électrique.

L’effondrement inattendu de Land Rover

Jaguar Land Rover

Contrairement à Jaguar, Land Rover n’avait pas prévu de sortir du marché en 2025. Et pourtant, ses chiffres sont presque aussi catastrophiques. Avec seulement 81 voitures immatriculées au premier semestre, la marque n’est pas parvenue à compenser la disparition de Jaguar. Tous les modèles sont en chute libre, à commencer par l’Evoque, qui ne trouve plus que 53 acheteurs contre 853 un an plus tôt.

Le Defender passe de 570 à seulement 15 exemplaires. Le Discovery Sport, pourtant l’un des rares SUV familiaux de la marque, enregistre aussi 15 ventes contre 272. Le Range Rover Sport chute de 1280 à 11 unités, tandis que le Range Rover tout court s’effondre à 9 ventes contre 406. Quant au Velar, il atteint le fond avec seulement 4 exemplaires. Pire encore, le Discovery, toujours présent au catalogue, n’a pas trouvé un seul acheteur sur le territoire français durant ces six mois.

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Un alignement de facteurs défavorables

Plusieurs éléments peuvent expliquer ce naufrage commercial. D’abord, l’âge avancé de certains modèles. L’Evoque et le Discovery Sport datent de 2019 et n’ont bénéficié que de légers restylages en 2023. Ensuite, la suppression des versions compatibles avec le superéthanol E85 a retiré une option financièrement attractive pour les clients, notamment ceux désireux d’éviter les lourds malus CO2.

Mais la raison principale de cette chute abyssale est fiscale. Le malus au poids, désormais appliqué même aux hybrides rechargeables, pénalise très lourdement la majorité de la gamme Land Rover. En 2024, plus de 95 % des véhicules vendus par la marque étaient équipés de motorisations hybrides rechargeables. En 2025, cette proportion tombe à 55 %, pour un total de seulement 45 voitures. Autrement dit, le cœur de l’offre Land Rover est désormais directement frappé par une fiscalité de plus en plus dissuasive.

Des malus qui deviennent prohibitifs

Jaguar Land Rover new

Le cas du Range Rover hybride rechargeable est éloquent. Avec ses 2770 kg à vide, ce SUV de luxe se voit infliger un malus au poids pouvant dépasser les 22 000 euros. Même le « petit » Evoque PHEV n’échappe pas à la sanction, avec un minimum de 4660 euros de taxe. Ces montants, déjà élevés en 2024, deviennent rédhibitoires pour une large part de la clientèle, malgré l’image encore forte de la marque.

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L’adaptation au contexte fiscal français semble absente chez Jaguar-Land Rover. Contrairement à certains concurrents comme BMW, Mercedes ou Audi, qui ont su proposer des variantes plus légères ou hybrides simples échappant au malus maximal, les marques britanniques ont persisté dans leur logique de SUV puissants et massifs.

Un avenir incertain malgré l’électrification

Jaguar table désormais sur un retour gagnant avec sa future gamme 100 % électrique attendue pour 2026. Le pari est ambitieux, avec des modèles à l’architecture inédite, censés remettre la marque sur les rails. Mais le calendrier a déjà pris du retard, et rien ne garantit que cette nouvelle offre parviendra à séduire une clientèle désormais bien différente.

Du côté de Land Rover, une offensive électrique est également prévue. Toutefois, elle pourrait arriver trop tard. Le projet de malus au poids sur les véhicules zéro émission à partir de 2026 risque d’étouffer toute reprise, même dans le segment des électriques. Et face à une fiscalité de plus en plus punitive en France, la question se pose : Jaguar-Land Rover peuvent-ils encore exister sur ce marché sans une refonte complète de leur stratégie produit ?

Les prochains mois seront décisifs pour le groupe Tata en Europe. Car au-delà des ventes symboliques du premier semestre 2025, c’est la viabilité même de ses deux marques qui est désormais en jeu.

Clément

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