
Dans un contexte automobile européen de plus en plus contraignant sur le plan fiscal, le Ford Ranger 2025 hybride rechargeable (PHEV) s’impose comme une rareté stratégique. En effet, ce pick-up à double cabine est aujourd’hui le seul modèle de sa catégorie à combiner motorisation essence et absence totale de malus écologique. Une prouesse rendue possible grâce à une série d’astuces réglementaires et techniques bien pensées par Ford, qui entend capitaliser sur cet avantage inédit.
Un pick-up hybride qui échappe aux lourdes taxes
Avec le durcissement progressif du malus CO₂ en France, nombreux sont les véhicules thermiques, et en particulier les pick-up, qui se retrouvent lourdement taxés. Pour l’année 2025, la note peut atteindre jusqu’à 70 000 euros de malus, un montant dissuasif pour les particuliers comme pour les professionnels non exonérés. Dans ce paysage fiscal défavorable, le Ford Ranger PHEV fait figure d’exception : il ne subit aucun malus au CO₂, malgré sa motorisation essence.
Le secret ? Une combinaison gagnante : d’un côté, une hybridation rechargeable qui permet de descendre artificiellement les émissions de CO₂ à 70 g/km selon le cycle WLTP ; de l’autre, une homologation très particulière en tant que « camion plateau », un statut hérité du début des années 2000 et toujours valable. Ce double avantage permet au Ranger, toutes motorisations confondues, d’échapper au malus CO₂ et, dans bien des cas, au malus au poids également.
Une motorisation bien pensée pour les usages utilitaires
Contrairement à d’autres hybrides rechargeables aux performances modestes, Ford a doté son Ranger PHEV d’un moteur 2.3 Ecoboost essence couplé à une batterie de 11 kWh et à toute l’électronique de gestion nécessaire. Résultat : un couple impressionnant de près de 700 Nm lorsque la batterie est chargée, ce qui permet au pick-up de conserver ses capacités de tractage et de charge utiles (près de 1000 kg dans la benne), essentielles pour un véhicule de cette catégorie.
Ford aurait pu réutiliser la motorisation hybride du Kuga, mais le quatre cylindres atmosphérique aurait été insuffisant pour répondre aux exigences d’un pick-up. Ce choix technique confirme que le constructeur américain n’a pas cherché à faire du Ranger un véhicule de vitrine écologique, mais bien une machine polyvalente, capable de répondre aux besoins concrets d’utilisateurs professionnels et particuliers exigeants.
Un coût d’achat élevé, mais vite rentabilisé
Le Ford Ranger PHEV démarre à 50 540 € HT, un tarif sensiblement plus élevé que les versions diesel d’entrée de gamme, disponibles à partir de 39 100 € HT. Toutefois, Ford applique systématiquement des remises qui ramènent le prix de l’hybride à un peu plus de 44 000 € HT. Et surtout, ce surcoût à l’achat est très largement compensé par l’absence de malus, qui peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros sur les pick-up concurrents, comme le Toyota Hilux.
Même en prenant en compte un éventuel malus au poids, estimé à environ 17 000 €, le Ranger PHEV demeure l’une des options les plus accessibles pour qui veut s’offrir un pick-up essence en 2025 sans exploser le budget.
Le seul de sa catégorie… pour combien de temps ?
Ford semble pour l’instant bénéficier d’un trou dans la raquette réglementaire, que d’autres constructeurs n’ont pas su ou voulu exploiter. Son homologation en tant que « camion plateau » pourrait cependant être remise en question si les autorités fiscales françaises ou européennes décidaient de revoir les critères d’éligibilité à ce statut. Pour l’heure, rien ne semble indiquer un changement immédiat, mais les années à venir pourraient rebattre les cartes.
En attendant, Ford s’offre un joli coup marketing avec ce Ranger hybride rechargeable, qui se positionne comme un choix stratégique autant pour les flottes professionnelles que pour les particuliers désirant échapper aux lourdeurs fiscales tout en conservant une vraie polyvalence sur route et en tout-terrain.