Fiat 500 Ibrida 2025 : le grand retour du thermique pour sauver la citadine mythique

Fiat crée la surprise en dévoilant la nouvelle 500 Ibrida, une version à hybridation légère de sa citadine mythique. Alors que le modèle électrique, présenté en grande pompe en 2020, peine à convaincre sur le marché, la marque italienne réagit avec une stratégie inédite : réintroduire un moteur thermique dans une voiture initialement pensée comme 100 % électrique. Une décision rare dans l’industrie, dictée par les réalités commerciales et la volonté de préserver l’avenir industriel du site de Mirafiori.

Un retour inattendu du thermique

Le 4 juillet, date fétiche pour la Fiat 500 – rappelons que la deuxième génération avait été présentée un 4 juillet 1957 – était l’occasion parfaite pour lever le voile sur cette version Ibrida. Si son nom évoque une électrification légère, cette 500 n’a rien d’une hybride rechargeable. Il s’agit plutôt d’une micro-hybridation 12V associée à un petit moteur essence atmosphérique, comme on en retrouve sur d’autres modèles d’entrée de gamme.

Cette décision peut sembler contre-intuitive, surtout à l’heure où l’électrification est un leitmotiv mondial. Mais Fiat n’a pas eu le choix. Malgré une ambition initiale forte pour la 500e, les ventes ont drastiquement chuté en 2024, provoquant une remise en question du tout-électrique. En parallèle, l’ancienne génération de 500 thermique, proposée jusqu’alors comme solution abordable, a été retirée du catalogue. Un vide s’est alors créé dans la gamme, vide que la 500 Ibrida vient combler.

Une base électrique, un cœur thermique

Esthétiquement, cette nouvelle mouture ressemble trait pour trait à la 500 électrique. Elle reprend la carrosserie lancée en 2020 avec ses rondeurs caractéristiques, ses arches de roue proéminentes et ses proportions de micro-citadine urbaine. Seuls quelques détails permettent de l’identifier : un discret logo “Hybrid” sur le hayon et une entrée d’air fine entre l’emblème “500” et la plaque d’immatriculation. Ce dernier ajout est indispensable pour le refroidissement du moteur thermique, contrairement à la version électrique qui n’en avait pas besoin.

Sous le capot, Fiat fait dans le connu et le fiable. Le moteur est un trois-cylindres 1.0 litre atmosphérique de la famille Firefly, déjà utilisé dans la précédente génération. Sa puissance devrait avoisiner les 70 chevaux, accompagnée d’un couple modeste, suffisant pour les trajets urbains. L’hybridation légère se limite à un système 12V, insuffisant pour propulser la voiture en mode 100 % électrique mais suffisant pour réduire légèrement la consommation et les émissions. Le tout est associé à une boîte manuelle à six rapports, dont le levier est positionné en hauteur, comme dans certains utilitaires. Un choix original, mais qui optimise l’ergonomie de l’habitacle.

Un habitacle qui ne change (presque) pas

À l’intérieur, la Fiat 500 Ibrida conserve la modernité de la version électrique. On y retrouve une instrumentation numérique de 7 pouces et un grand écran tactile central de 10,25 pouces. Une finition RED avec une bande rouge traversant la planche de bord ajoute une touche de dynamisme. Ce mélange entre look rétro, technologie contemporaine et motorisation classique pourrait séduire ceux qui aiment la 500 sans être encore prêts à franchir le pas de l’électrique.

Une production limitée, des ambitions contenues

Mais attention : il faudra s’armer de patience pour l’acquérir. La production en série ne démarrera qu’en novembre 2025, dans l’usine historique de Mirafiori, en Italie. Et Fiat prévoit une fabrication très limitée : seulement 5 000 exemplaires pour la première année. C’est bien loin des 100 000 unités annuelles espérées initialement pour la 500e. Un choix qui s’explique probablement par la prudence de la marque, échaudée par l’accueil mitigé de sa version électrique.

Trois variantes de carrosserie seront proposées : la berline classique à trois portes, le cabriolet et la version 3+1 dotée d’une petite porte arrière supplémentaire côté passager. Cette diversité de déclinaisons laisse espérer une volonté de toucher une clientèle variée : urbaine, pragmatique, mais encore attachée aux modèles thermiques.

Une bouée de sauvetage pour Mirafiori ?

Au-delà du produit lui-même, l’enjeu industriel est fort. L’usine de Mirafiori a connu plusieurs arrêts en 2024, victimes collatérales de la chute des ventes de la 500e. La production de la version Ibrida devrait permettre une relance partielle de l’activité, et peut-être redonner un peu d’espoir aux salariés du site. Encore faut-il que la demande suive. Car malgré son look rétro charmant et son accessibilité potentielle, cette 500 thermique déguisée devra convaincre dans un contexte où l’hybride est de plus en plus synonyme de technologie avancée et de vraie électrification.

Une Fiat 500 entre deux mondes

La Fiat 500 Ibrida s’inscrit dans une stratégie de transition. Elle répond à un besoin immédiat du marché : une citadine simple, abordable, fiable, mais qui reste dans l’air du temps par son design et sa connectivité. Elle montre aussi que le 100 % électrique ne peut pas, pour l’instant, suffire à lui seul à porter une marque sur le segment urbain. Et surtout, elle prouve que Fiat n’a pas dit son dernier mot. Même si la 500 Ibrida ne sera disponible que fin 2025 et en petite quantité, elle pourrait bien préfigurer une nouvelle orientation plus pragmatique pour la firme italienne.