Ferrari intriguée par la Xiaomi SU7 Ultra : que cache vraiment la berline électrique chinoise de 1 548 chevaux ?
Le monde de l’automobile vient de connaître un nouveau tremblement de terre. Non, il ne s’agit pas d’un concept révolutionnaire venu d’Italie, d’Allemagne ou de Californie. Cette fois, c’est la Chine qui bouscule les codes. La Xiaomi SU7 Ultra, berline électrique à la fiche technique démentielle, s’impose comme un objet d’étude jusqu’au cœur de Maranello. Car oui, c’est dans les ateliers Ferrari qu’un exemplaire de cette rivale inattendue a été aperçu, dans le plus grand silence. Une image a suffi à alimenter toutes les spéculations.
L’électrique chinoise passe sous la loupe de Ferrari
La scène pourrait sembler improbable il y a encore deux ans. Pourtant, une Xiaomi SU7 Ultra sortant de l’usine Ferrari n’est plus de la science-fiction. Ce cliché, capté à Maranello, quelques semaines avant la présentation du tout premier modèle 100 % électrique de la marque au cheval cabré, marque un tournant. Si observer la concurrence est une pratique ancienne dans l’industrie, voir Ferrari se pencher avec autant d’attention sur une rivale chinoise relève du jamais-vu.
Il faut dire que la SU7 Ultra a de quoi intriguer. Développée par Xiaomi, géant chinois de la tech plus connu pour ses smartphones, elle s’est imposée comme la voiture électrique de série la plus rapide sur le circuit du Nürburgring, détrônant la Porsche Taycan Turbo GT. Sur le papier, ses chiffres impressionnent. Trois moteurs pour une puissance totale de 1 548 chevaux, un 0 à 100 km/h expédié en moins de deux secondes, 0 à 200 km/h en 5,85 secondes, et une vitesse de pointe de 350 km/h. Des performances de supercar… dans une berline.
Des technologies chinoises qui attirent même les plus grands

Ce qui pousse Ferrari à scruter cette voiture, ce ne sont pas uniquement ses accélérations vertigineuses. C’est l’ensemble du travail d’ingénierie derrière ce résultat. La marque italienne veut comprendre ce qui se cache sous cette carrosserie qui n’a pourtant rien de spectaculaire à première vue. La gestion thermique, la structure de la batterie, l’efficacité du refroidissement, le comportement routier et même la qualité perçue à bord sont autant de points d’intérêt. Et cette curiosité est d’autant plus grande que Ferrari prépare son passage à l’électrique.
Le modèle à venir, surnommé pour l’instant “Elletrica”, doit faire ses débuts à la rentrée. Il devrait s’agir d’un crossover à la silhouette musclée dans la lignée du Purosangue, mais tourné vers un marché stratégique : la Chine. Un marché aujourd’hui en recul pour Ferrari, avec une baisse de 25 % de ses ventes sur le premier trimestre 2025. Ce contexte force Maranello à repenser son approche, et cela passe aussi par l’analyse des succès chinois.
Une position dominante qui dépasse le simple effet de mode
La SU7 Ultra n’est pas une lubie passagère. Elle a séduit plus de 175 000 clients en un an. Elle affiche des délais d’attente d’un an et attire une clientèle autrefois fidèle aux marques européennes ou américaines. Cette percée démontre une transformation profonde de l’industrie automobile. Xiaomi, avec ses compétences logicielles et son expérience dans l’électronique grand public, a su transposer son savoir-faire dans la mobilité. Et cela ne laisse personne indifférent.
Ford a déjà réagi, publiquement. Son patron s’est dit impressionné par le comportement de la berline après l’avoir testée. Hyundai, de son côté, a fait venir un exemplaire au siège en Corée. Ces mouvements montrent que l’industrie est en train de revoir son jugement sur les productions chinoises, longtemps perçues comme secondaires ou simplement concurrentielles sur les prix.
Ferrari entre dans l’ère de la prudence stratégique
Pour Ferrari, la démarche n’est pas seulement technique. Elle est stratégique. Face à un monde où les frontières de l’innovation ne sont plus figées entre les continents, le constructeur italien ne peut plus ignorer ce qui se passe au-delà de l’Europe. Étudier la SU7 Ultra, c’est chercher à comprendre comment Xiaomi a réussi là où d’autres ont échoué : allier performances, design soigné, technologies de pointe et prix attractif.
Ferrari, symbole absolu de l’automobile de prestige, ne peut plus se contenter de rester spectateur. En examinant cette berline électrique qui fait la une, la marque italienne reconnaît implicitement que le rapport de force évolue. L’électrique est devenu un terrain où même les plus jeunes constructeurs peuvent dominer, à condition d’innover plus vite que les autres.
La scène semble anodine. Une berline chinoise sort d’un atelier italien. Mais derrière cette image se cache peut-être le futur visage de l’industrie automobile mondiale. Et Ferrari, en dépit de son passé glorieux, semble bien décidé à ne pas le subir.
