
La Formule 1 s’apprête-t-elle à replonger dans une nouvelle controverse technique ? Alors que la saison 2025 n’a pas encore commencé, Red Bull jette un pavé dans la mare en accusant Ferrari et McLaren d’enfreindre les règles sur la flexibilité des ailerons arrière. Le directeur technique de l’écurie autrichienne, Pierre Waché, n’a pas mâché ses mots lors des essais hivernaux à Bahreïn. Il soupçonne ses rivaux d’exploiter illégalement le concept du « mini-DRS », pourtant censé avoir été interdit l’année dernière par la FIA.
Une innovation controversée qui ressurgit
Le mini-DRS n’est pas un nouveau sujet dans le paddock. Cette solution aérodynamique a été développée l’année dernière par McLaren. Elle repose sur une déformation programmée du volet supérieur de l’aileron arrière à haute vitesse. Cette déformation crée un espace supplémentaire entre le volet supérieur et le plan principal, provoquant une réduction de l’appui aérodynamique et donc de la traînée. Résultat : les voitures gagnent significativement en vitesse de pointe.
Ce système avait attiré l’attention lors du Grand Prix d’Azerbaïdjan 2024, poussant la FIA à réagir en septembre en resserrant les tolérances : l’espace autorisé entre les éléments de l’aileron est passé de 10-15 mm à 9,4-13 mm lorsque le DRS est fermé. McLaren avait été contrainte de modifier son aileron, et l’affaire semblait close.
Mais un an plus tard, le doute ressurgit. Pierre Waché affirme que certaines équipes ont trouvé une manière de contourner subtilement le règlement. “Je pense que Ferrari et McLaren continuent à utiliser les mini-DRS,” a-t-il déclaré en marge des essais à Sakhir. Des propos qui ne sont pas passés inaperçus.
Des images incriminantes en caméra embarquée
Selon plusieurs sources du paddock, des images filmées lors des essais montrent des comportements suspects sur les ailerons arrière de certaines monoplaces. Deux mouvements précis attirent l’attention des ingénieurs concurrents : d’une part, un basculement de l’aileron entier vers l’arrière sous l’effet de la vitesse ; d’autre part, une augmentation de l’écart entre les deux plans de l’aileron, caractéristique du mini-DRS.
Un directeur d’équipe interrogé par *The Race* va plus loin : “Certains ailerons arrière semblent être assez flexibles. C’est quelque chose que nous surveillons de très près.”
Ces soupçons font écho à une problématique récurrente en F1 : la limite entre ingénierie inventive et infraction technique. Les équipes cherchent constamment à exploiter les zones grises du règlement, et la flexibilité des éléments aérodynamiques reste l’un des domaines les plus difficiles à contrôler.
La FIA monte au créneau
Face à ces soupçons, la Fédération Internationale de l’Automobile n’est pas restée passive. Selon plusieurs sources, le directeur technique de la FIA, Nikolas Tombazis, aurait déjà alerté les écuries. Des caméras seront désormais installées à bord des monoplaces pour surveiller de près les déformations de l’aileron arrière. Des autocollants spéciaux seront également apposés pour suivre les mouvements en temps réel.
Cette méthode avait déjà été utilisée l’année dernière sur les ailerons avant à partir du Grand Prix de Belgique, et avait permis de mieux contrôler les limites imposées par le règlement.
Red Bull veut une clarification immédiate
Red Bull, connue pour sa rigueur technique et ses innovations parfois controversées, ne souhaite pas que la situation traîne. Pierre Waché espère que le sujet sera abordé dès les premières courses : “Ce sera le cas. C’est assez visible.” Pour l’écurie autrichienne, il est crucial de garantir une équité technique entre les équipes dès le début du championnat.
Il est encore trop tôt pour savoir si la FIA statuera rapidement sur cette affaire ou si une enquête plus approfondie sera lancée. Mais une chose est sûre : la tension monte dans les coulisses avant même que le premier Grand Prix ne soit lancé.
Un début de saison sous haute surveillance
Cette nouvelle polémique vient s’ajouter à une intersaison déjà animée, où les rivalités entre écuries semblent s’aiguiser davantage. Si Ferrari et McLaren n’ont pour l’instant pas répondu publiquement aux accusations de Red Bull, le silence pourrait être stratégique.
Ce type d’accusation peut perturber la dynamique d’un début de saison, mais aussi faire partie d’un jeu psychologique entre les top teams. Red Bull, championne en titre, veut sans doute poser ses conditions et rappeler qu’elle reste vigilante sur le respect des règles.
L’affaire des ailerons flexibles ne fait sans doute que commencer. Et si la FIA confirme des irrégularités dans les prochaines semaines, les conséquences pourraient être lourdes : réprimandes officielles, demandes de modification, voire sanctions sportives. Un scénario explosif pour la F1… mais captivant pour les fans.