Avec la Speed Twin 1200 version 2025, Triumph offre une mise à jour soignée de son emblématique roadster néo-rétro. Sous ses airs classiques se cache une mécanique musclée et une partie cycle agile, qui pourraient bien en faire la nouvelle référence des amateurs de motos au style vintage mais aux performances modernes. Nous avons pris le guidon pour vérifier si cette anglaise a vraiment tout bon.
Un style néo-rétro à tomber
Dès le premier regard, la Speed Twin 1200 séduit. Son design est un hommage aux motos britanniques des années 60, sans pour autant sombrer dans le pastiche. Le réservoir redessiné, les jantes en aluminium à sept branches et les détails chromés offrent un ensemble harmonieux, élégant, et surtout très bien fini. Triumph reste fidèle à sa réputation en matière de qualité de fabrication.
La selle, plus étroite à l’avant, facilite la prise en main et le guidon élargi favorise une position de conduite naturelle. Avec une hauteur de selle de 805 mm, la moto reste accessible à une majorité de motards, même si les plus petits gabarits devront jouer un peu des pointes de pied à l’arrêt.
Instrumentation perfectible mais connectée
Côté tableau de bord, Triumph joue une carte hybride. L’affichage est confié à un petit écran TFT intégré à un boîtier rond façon compteur classique. Le tout est lisible, mais parfois perturbé par les reflets. Si la connectivité Bluetooth, la navigation turn-by-turn et la prise USB-C sont bienvenues, on aurait aimé un peu plus d’audace visuelle pour marier mieux l’ancien et le moderne, à l’image de ce qu’a réussi Royal Enfield sur ses derniers modèles.
Un moteur plein de vie
Mais c’est sous le réservoir que la Speed Twin 1200 révèle sa vraie personnalité. Son bicylindre parallèle de 1 200 cm³, refroidi par eau, développe 105 chevaux et surtout 112 Nm de couple à seulement 4 250 tours/minute. Autant dire que les relances sont franches, dès les bas régimes, avec une sonorité grave et plaisante.
La transmission est confiée à une boîte six vitesses bien étagée, accompagnée d’un embrayage assisté. Dommage cependant que le quickshifter soit réservé à la version RS, car il aurait été appréciable pour un usage urbain.
Agile et vive, mais un peu ferme
L’empattement court et la monte arrière étroite (160 mm) confèrent à la Speed Twin une maniabilité surprenante. En ville, elle se faufile facilement, malgré les rétroviseurs en bout de guidon qui pénalisent un peu les remontées de file. Sur les routes de campagne, elle se montre vive et précise, bien aidée par un freinage performant avec des étriers radiaux Brembo et un ABS actif en courbe.
Cependant, tout n’est pas parfait. Les suspensions, non réglables en compression et détente, sont un peu fermes et peuvent se montrer inconfortables sur chaussée dégradée. La selle, quant à elle, manque de moelleux sur les longues distances et tend à faire glisser vers l’avant.
Une routière capable, malgré l’absence de protection
Étonnamment, malgré l’absence de carénage, la Speed Twin se montre tout à fait à l’aise sur autoroute. À 130 km/h, le moteur tourne sans forcer, sans vibrations gênantes. Reste à ménager son confort de selle, qui pourra limiter les longues étapes à moins de faire des pauses fréquentes.
Un tarif plus doux que la concurrence
Proposée à partir de 14 895 €, la Speed Twin 1200 se positionne comme une alternative séduisante à des modèles comme la BMW R12 NineT, facturée plus de 18 000 €. Moins technologique, peut-être, mais aussi plus abordable et non moins plaisante à conduire.
Verdict
Triumph réussit avec la Speed Twin 1200 2025 un bel équilibre entre tradition et modernité. Elle ne révolutionne pas le genre, mais affine une recette déjà très appréciée : un look intemporel, une mécanique pleine de caractère et une conduite à la fois accessible et dynamique. Si l’on peut lui reprocher quelques détails ergonomiques et un confort perfectible, on ne peut qu’admirer l’authenticité de l’approche et le plaisir brut qu’elle procure. Une moto coup de cœur, pour qui veut rouler avec style et sensations.
