Électriques d’occasion : pourquoi elles peinent à séduire (et ce que l’Avere veut changer)

Électriques d’occasion : pourquoi elles peinent à séduire (et ce que l’Avere veut changer)

Les véhicules électriques d’occasion ont encore du mal à convaincre, tant du côté des acheteurs que des distributeurs. Pourtant, ils ne manquent pas d’avantages à long terme. Alors, pourquoi ce désintérêt apparent ? L’Avere-France, association nationale pour le développement de la mobilité électrique, avance des pistes concrètes pour rassurer les usagers et relancer ce marché encore timide.

Un marché jeune mais instable

Les voitures électriques proposées à la revente sont généralement plus récentes que les véhicules thermiques. Cette jeunesse apparente pourrait être un atout, mais elle dissimule une réalité plus complexe : ces modèles restent souvent plus longtemps invendus. En moyenne, un véhicule électrique met aujourd’hui 146 jours à se revendre, contre seulement 96 pour un modèle thermique. Ce délai plus long alourdit la gestion des stocks pour les concessionnaires, d’autant plus que la valeur résiduelle d’un véhicule électrique s’effondre plus rapidement : au bout de trois ans, son prix moyen passe sous les 20 000 euros.

La vitesse d’évolution des technologies joue également contre ce marché. Chaque année, de nouveaux modèles apparaissent, plus performants, moins chers ou dotés de meilleures autonomies. De quoi rendre rapidement obsolètes certains véhicules encore récents. Les aides publiques comme le bonus écologique ont aussi un effet déstabilisateur, faussant les repères de valeur pour les acheteurs et les revendeurs.

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Des craintes persistantes autour de la batterie

Électriques occasion

Le frein principal reste cependant la batterie. Beaucoup d’automobilistes redoutent que celle-ci ne tienne pas dans le temps, qu’elle perde rapidement en autonomie ou qu’elle coûte une fortune à remplacer. Pourtant, plusieurs études ont prouvé que ces craintes sont exagérées. Une recherche récente menée aux États-Unis a même montré que des accélérations franches et régulières pourraient contribuer à prolonger la durée de vie de la batterie.

En réalité, les pannes observées sur les électriques concernent rarement la batterie elle-même. Elles affectent plus souvent les équipements périphériques, comme les calculateurs, l’infotainment ou le chargeur embarqué. Ces composants peuvent poser problème, en particulier dans les ateliers qui ne sont pas encore pleinement formés à l’électronique spécifique aux véhicules électriques. Mais cette lacune se comble peu à peu, avec une montée en compétence progressive des réparateurs.

Des propositions concrètes pour rassurer

Face à cette frilosité, l’Avere propose plusieurs solutions destinées à rassurer les consommateurs et à structurer un marché encore trop flou. Le maître mot est la transparence, notamment autour de la batterie. L’organisme souhaiterait que soit rendu obligatoire un certificat d’état de santé de la batterie. Un tel document permettrait à l’acheteur de connaître la capacité réelle restante, l’historique des cycles de charge et d’éventuelles anomalies.

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Malheureusement, il n’existe à ce jour aucun protocole européen standardisé pour évaluer l’état d’une batterie. Si certains outils numériques et applications proposent des diagnostics plus ou moins poussés, la fiabilité varie grandement. En Allemagne, l’ADAC a lancé des tests longue durée pour mieux cerner l’usure réelle des batteries, une initiative que l’Avere souhaiterait voir se généraliser.

Rendre l’électrique plus attrayant

Électrique occasion

Outre la transparence technique, c’est tout l’accompagnement à la vente qu’il faut repenser. L’électrique d’occasion reste encore trop mal expliqué aux acheteurs. Les atouts économiques, pourtant bien réels, sont souvent mal compris. En France, le coût d’usage d’un véhicule électrique est en moyenne bien inférieur à celui d’un thermique, notamment grâce à des coûts d’entretien moindres et à un prix au kilomètre plus avantageux.

L’Avere insiste donc sur la nécessité d’informer davantage les acheteurs sur ces économies à long terme, tout en leur offrant des garanties concrètes, comme des extensions de garantie batterie ou des services d’assistance spécialisés.

Un potentiel encore sous-exploité

Aujourd’hui, les véhicules électriques ne représentent que 10 % des ventes d’occasion sur les modèles récents (1 à 5 ans). Un chiffre modeste, mais qui montre qu’un vivier existe. Pour que ce marché prenne de l’ampleur, il faudra rassurer, mieux former les professionnels, encadrer les procédures de contrôle et surtout valoriser l’électrique pour ce qu’il est : une solution économique et durable, y compris sur le marché de la seconde main.

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Clément

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