
C’est une annonce qui secoue le monde de l’automobile française. Luca de Meo, PDG emblématique de Renault Group depuis 2020, a annoncé son départ du constructeur. Il quittera officiellement ses fonctions le 15 juillet 2025, après cinq années intenses passées à redresser l’entreprise et à tracer les grandes lignes d’une transformation stratégique profonde. L’annonce, sobre mais lourde de conséquences, a été officialisée par un communiqué du groupe ce lundi.
Une ère qui s’achève pour Renault
Lorsque Luca de Meo a pris les rênes de Renault, le groupe traversait une période troublée. Le départ forcé de Carlos Ghosn, les difficultés financières, un portefeuille de produits vieillissant et une image affaiblie sur plusieurs marchés laissaient présager une reprise longue et difficile. En seulement cinq ans, le dirigeant italien a réussi à renverser la tendance. Grâce à sa vision claire et à un plan baptisé « Renaulution », il a non seulement restauré les marges et la compétitivité, mais aussi insufflé une dynamique nouvelle à l’ensemble des marques du groupe.
Sous son impulsion, Renault a retrouvé une rentabilité solide, s’est recentré sur des marchés clés, a optimisé son portefeuille de produits et amorcé une véritable transition vers l’électrification, tout en valorisant les marques fortes comme Alpine ou Dacia. Le PDG sortant peut donc quitter le navire avec la satisfaction d’un travail accompli.
Un départ vers d’autres horizons
« Il arrive un moment dans sa vie où l’on sait que le travail est accompli« , a déclaré Luca de Meo dans le communiqué publié par Renault. À travers ces mots, il signe un départ réfléchi, voulu comme le début d’un nouveau chapitre professionnel. Il ajoute : « Nous avons relevé des défis immenses (…). Je quitte une entreprise transformée, tournée vers l’avenir, afin de mettre mon expérience au service d’autres secteurs. » Des propos qui laissent peu de doute sur sa volonté de quitter définitivement le secteur automobile.
D’ores et déjà, des rumeurs persistantes évoquent une arrivée prochaine chez Kering, le géant français du luxe. Si l’information reste à confirmer, elle souligne à quel point la réputation de Luca de Meo dépasse aujourd’hui le cadre de l’industrie automobile.
Un hommage appuyé du président du groupe
Jean-Dominique Senard, président du Conseil d’administration de Renault Group, n’a pas manqué de saluer le travail de son désormais ex-directeur général. « Sous son leadership, notre entreprise a retrouvé une base saine. (…) En plus d’être un capitaine d’industrie exceptionnel, Luca de Meo est aussi un homme créatif, impliqué, passionné et passionnant« , a-t-il déclaré. Une reconnaissance forte, à la mesure du virage opéré ces dernières années.
Quel avenir pour Renault après de Meo ?
La question est désormais sur toutes les lèvres : qui pour succéder à Luca de Meo ? Le Conseil d’administration devra nommer une nouvelle figure capable de poursuivre la dynamique enclenchée, tout en guidant le groupe vers une électrification complète, des modèles toujours plus innovants, et un équilibre entre performance économique et développement durable.
La mission s’annonce délicate. Car au-delà du bilan financier, Luca de Meo laisse une empreinte culturelle et stratégique profonde. Il a su fédérer les équipes, repositionner le groupe dans l’échiquier mondial, et donner une nouvelle ambition à Renault. L’après de Meo pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’avenir du constructeur.
En attendant, le départ de cet homme charismatique et visionnaire marque indéniablement la fin d’un chapitre important de l’histoire contemporaine de Renault. Un « coup de tonnerre », assurément, mais aussi le signe qu’un nouveau cycle s’ouvre pour le géant français de l’automobile.