
En ce début d’été 2025, les taux de crédit immobilier affichent une relative stabilité. Si la Banque Centrale Européenne a légèrement baissé ses taux directeurs en juin, les banques françaises restent prudentes. Certaines offres avantageuses émergent toutefois pour séduire les jeunes acheteurs et les profils éligibles.
Une stabilisation après des mois de hausses
Le baromètre semestriel publié par SeLoger le 1er juillet est sans appel : les conditions du marché restent complexes. Les taux d’emprunt, qui semblaient voués à redescendre à 3 % avant l’été, atteignent finalement 3,35 % en moyenne, soit 0,15 point de plus qu’au printemps.
Cette remontée s’explique notamment par l’instabilité géopolitique et les incertitudes économiques persistantes, qui freinent les anticipations de baisse. Mais la bonne nouvelle, selon plusieurs courtiers, c’est que cette hausse semble marquer le pas. L’été s’annonce comme une période de stabilisation, ce qui pourrait redonner un peu de souffle aux porteurs de projet immobilier.
Quels sont les taux pratiqués en juillet ?
Les dernières grilles fournies par les courtiers affichent une certaine cohérence :
- Sur 15 ans : entre 2,89 % (Pretto) et 3,16 % (Meilleurtaux)
- Sur 20 ans : entre 3,03 % (Pretto) et 3,27 % (Meilleurtaux)
- Sur 25 ans : entre 3,11 % (Pretto) et 3,35 % (Meilleurtaux)
Ces taux sont calculés hors assurance emprunteur, un élément à ne pas négliger, car il peut ajouter plusieurs dizaines d’euros à la mensualité.
Selon Caroline Arnaould, directrice générale de Cafpi, « cette accalmie estivale offre aux emprunteurs une fenêtre favorable pour concrétiser leurs projets, même si les tensions sur les marchés obligataires subsistent. »
La BCE en pause, les banques attentistes
Après une baisse de ses taux directeurs en juin, la Banque Centrale Européenne (BCE) devrait marquer une pause cet été. Les établissements bancaires, quant à eux, restent très prudents. Le taux d’emprunt de l’État français sur 10 ans (OAT 10 ans), qui sert souvent de référence aux banques pour fixer leurs taux, évolue autour de 3,2 %, limitant ainsi leur marge de manœuvre.
Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto, observe : « les banques n’ont pas encore intégré pleinement la baisse du coût de refinancement. Elles attendent un signal plus clair avant de revoir leurs grilles. »
Des offres ciblées pour les primo-accédants
Malgré cette prudence, des dispositifs avantageux existent, notamment pour les primo-accédants ou les profils jeunes :
- LCL propose un prêt complémentaire à 0,90 %, jusqu’à 50 000 euros, à condition que le bien soit classé A, B ou C sur le DPE.
- Banque Populaire va jusqu’à doubler le montant du PTZ, dans la limite de 25 000 euros.
- La Caisse d’Épargne accorde un prêt à taux préférentiel si l’acheteur améliore la performance énergétique du logement de deux classes.
Ces initiatives traduisent une volonté des banques de cibler les profils jeunes et écologiquement responsables, tout en répondant aux exigences des autorités financières.
Vers une reprise du pouvoir de négociation ?
Avec ces nouveaux leviers, les emprunteurs bien informés retrouvent une marge de négociation. « Aujourd’hui, ce sont les primo-accédants que les banques cherchent à séduire », souligne Pierre Chapon. « S’ils activent les bons dispositifs, ils peuvent obtenir mieux qu’un simple taux moyen. »