Conduite accompagnée : il roule à 175 km/h sur l’A63… sous les yeux de sa mère

Un banal départ en vacances s’est transformé en affaire de sécurité routière préoccupante. Le jeudi 17 juillet 2025, un jeune homme de 20 ans a été contrôlé à une vitesse de 175 km/h au volant d’un Renault Scenic sur l’autoroute A63, alors qu’il était en conduite accompagnée. À ses côtés, sa mère, censée jouer le rôle de guide et de garante de la sécurité, observait la scène sans intervenir. Le cas, relayé par Sud-Ouest, a rapidement fait réagir tant il soulève des questions fondamentales sur la vigilance parentale et le fonctionnement du dispositif de conduite accompagnée.

Un dépassement de vitesse massif, doublé d’une infraction fondamentale

Rouler à 175 km/h est déjà un acte répréhensible pour tout conducteur. Mais pour un jeune sans permis, en période d’apprentissage, cela relève d’une inconscience extrême. La législation française impose une limitation à 110 km/h sur autoroute pour les apprentis conducteurs. En franchissant cette limite de 65 km/h, le jeune automobiliste s’est exposé à une cascade de sanctions. Mais au-delà de l’aspect légal, ce sont surtout les risques encourus qui marquent les esprits : à cette vitesse, le temps de réaction est réduit à néant, les distances de freinage explosent, et la moindre erreur peut devenir fatale.

Une responsabilité parentale mise en cause

Ce qui trouble encore davantage dans cette affaire, c’est la présence de la mère sur le siège passager. Dans le cadre de la conduite accompagnée, l’adulte référent a pour rôle de surveiller, corriger et alerter le jeune conducteur. Il ou elle doit être capable d’intervenir verbalement – voire physiquement – en cas de danger. Or, ici, la mère n’a pas empêché une conduite à très grande vitesse sur un axe très fréquenté, l’autoroute A63 reliant Bordeaux à l’Espagne. Son silence, volontaire ou non, interroge sur le sérieux avec lequel certains parents encadrent cette phase cruciale de l’apprentissage.

Interrogé par les gendarmes du peloton motorisé de Labouheyre, le jeune homme a reconnu une forme d’inattention, précisant qu’il ne surveillait pas son compteur, trop absorbé par les remarques de sa mère. Une excuse qui témoigne d’une confusion des rôles et d’une gestion approximative de la situation. La route ne pardonne pas ce type d’erreur.

Une destination qui n’excuse rien

Les passagers venaient d’Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne, et se dirigeaient vers le Portugal. Le trajet s’annonçait long, et il est possible que la fatigue, l’impatience ou la routine ait contribué à cette perte de vigilance. Pourtant, aucune circonstance ne peut justifier un tel comportement sur autoroute. Ni le climat des vacances, ni l’absence de bouchons, ni même l’envie de faire ses preuves au volant ne doivent conduire à une telle prise de risque. Les deux passagers installés à l’arrière – également de jeunes adultes – ont été témoins de cette conduite hasardeuse, sans pour autant alerter ou intervenir.

Un coup de projecteur sur les failles du système

Ce fait divers révèle une faille dans le dispositif de conduite accompagnée tel qu’il est aujourd’hui pratiqué. Dans l’absolu, ce système repose sur la confiance : un adulte responsable accepte de partager son véhicule avec un jeune sans permis, en lui transmettant son expérience et ses bons réflexes. Mais cette confiance est aussi une fragilité. Elle suppose que l’accompagnant soit à la hauteur de ses responsabilités, ce qui n’était visiblement pas le cas ici.

Dans les Landes, ce simple contrôle de vitesse est devenu une affaire emblématique. Il rappelle que la conduite accompagnée, bien que pensée comme une transition douce vers l’autonomie, peut aussi être détournée de son objectif si elle n’est pas strictement encadrée. Les autorités rappellent régulièrement que ce type de conduite ne doit pas être assimilé à un droit, mais à un privilège encadré.

Un signal fort pour les autorités

L’interpellation de ce conducteur amateur devrait faire réagir les pouvoirs publics. Faut-il renforcer les critères pour devenir accompagnateur ? Faut-il augmenter les contrôles ciblés sur les véhicules arborant le macaron de conduite accompagnée ? Ces questions méritent d’être posées.

Dans cette affaire, fort heureusement, aucun accident n’est à déplorer. Mais le simple fait d’avoir été flashé à une telle vitesse dans un cadre censé garantir sécurité et apprentissage est un signal d’alarme. Il confirme que la pédagogie seule ne suffit pas toujours à contenir les dérives. Un encadrement plus strict, une formation plus poussée des accompagnateurs, voire l’utilisation de dispositifs de limitation automatique de vitesse pourraient être des pistes à explorer.

Une histoire qui ne doit pas se répéter

Cette mésaventure ne doit pas être considérée comme un simple fait divers estival. Elle cristallise les tensions entre l’envie de liberté des jeunes, la responsabilité parentale, et les impératifs de sécurité routière. Elle démontre que même dans un cadre légal prévu pour minimiser les risques, le facteur humain reste déterminant. La conduite accompagnée n’est pas une formalité, mais un acte engageant, où chaque erreur peut avoir de lourdes conséquences. La vigilance, elle, ne prend jamais de vacances.