Citadines électriques : les modèles français dopent le marché européen
Le marché des petites voitures électriques connaît un véritable essor en Europe, porté par les modèles français. Renault, Citroën et Peugeot occupent une place centrale, avec des véhicules accessibles et fabriqués localement qui séduisent un public de plus en plus nombreux. Cette dynamique intervient dans un contexte économique complexe, marqué par la hausse des prix et des normes de sécurité et d’émissions de plus en plus strictes.
Un marché en forte progression
Entre janvier et août 2025, les immatriculations de petites voitures 100 % électriques ont augmenté de 128 % en Europe, atteignant 102 864 unités. La part de marché de ces véhicules passe ainsi à 8,4 % contre 3,8 % l’année précédente. Bien que cette croissance soit remarquable, elle reste inférieure à la moyenne toutes catégories confondues où la part des véhicules électriques atteint 17,6 %. La France se distingue comme le marché moteur de ce segment, avec des ventes dominées par des modèles locaux emblématiques.
Renault en tête
La Renault 5 E-Tech incarne ce succès. Avec 43 863 unités vendues depuis son lancement fin 2024, elle s’impose comme la citadine électrique la plus vendue. Son design rétro, ses tarifs à partir de 24 990 euros et sa production locale contribuent largement à son attractivité. Cette combinaison de style, d’accessibilité et de proximité industrielle permet à Renault de tirer parti de la demande croissante pour des véhicules électriques compacts.
La progression de Citroën

La Citroën ë-C3 affiche une hausse de 156 % de ses ventes avec 26 631 unités écoulées, ce qui en fait la deuxième citadine électrique la plus vendue en Europe depuis le début de l’année. Sa fabrication locale et son éligibilité aux aides gouvernementales renforcent son attractivité. Ce modèle démontre l’intérêt des consommateurs pour des véhicules qui allient praticité, coût maîtrisé et soutien institutionnel.
La Peugeot E-208 reste dans la course
Même si la Peugeot E-208 connaît une baisse de 56 % de ses volumes, elle demeure la troisième citadine électrique la plus vendue avec 12 990 unités. Ces trois modèles représentent à eux seuls environ 80 % des ventes de petites voitures électriques en Europe. Leur succès souligne le rôle prépondérant des constructeurs français sur ce segment et leur capacité à séduire un marché européen en pleine mutation.

Un contexte économique difficile
Malgré ces résultats, le marché des citadines électriques fait face à des défis importants. La hausse des prix, liée aux coûts de production des batteries et aux nouvelles exigences réglementaires, freine certains acheteurs sensibles au coût. Sur le marché général des citadines, la Dacia Sandero reste leader avec 166 760 unités vendues depuis janvier, même si ses ventes reculent de 9,4 %. La Renault Clio affiche une progression de 5,7 % grâce à une demande soutenue avant le lancement de sa nouvelle génération.
La disparition de certains modèles thermiques accentue la concentration du marché. Des véhicules comme la Ford Fiesta, la Suzuki Ignis ou la Mazda 2 thermique quittent progressivement les gammes commerciales, ouvrant la voie à une montée en puissance des modèles électriques. L’arrivée de nouvelles générations de citadines en 2026, telles que la Renault Clio, la Peugeot 208 et l’Opel Corsa, devrait redynamiser le marché, actuellement atone, et renforcer l’offre de véhicules électrifiés.
Des enjeux environnementaux et industriels
Le PDG de Renault, François Provost, souligne que le vieillissement du parc automobile européen est accentué par la régulation stricte et le prix élevé des véhicules. Selon lui, remplacer une Clio de 15 ans par une neuve permet de réduire les émissions de 95 %. La nouvelle génération de Clio réduit ses émissions à 89 g/km et abandonne la motorisation diesel, alignée avec l’interdiction des véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035.
Au niveau européen, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a réaffirmé le soutien à la production locale de voitures électriques abordables. Cette politique vise à renforcer la souveraineté industrielle face à la concurrence internationale, notamment chinoise, et à promouvoir la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement. Les citadines électriques françaises jouent un rôle central dans ce dispositif, en alliant compétitivité industrielle et attractivité commerciale.
Un segment stratégique pour l’Europe
Les citadines électriques illustrent l’importance de la production locale et de l’accessibilité économique pour accélérer la transition vers des véhicules propres. Les ventes des modèles français montrent que la combinaison d’un prix compétitif, d’une fabrication nationale et d’un soutien institutionnel peut stimuler la demande et favoriser l’adoption de solutions de mobilité durable. Ce phénomène met en lumière la capacité de la France à jouer un rôle moteur sur le marché européen et à influencer les tendances de l’industrie automobile pour les années à venir.
L’attention portée à la réduction des émissions, au soutien des consommateurs et au développement industriel place les citadines électriques au cœur de la stratégie européenne pour un parc automobile plus vert. Avec des modèles attractifs et compétitifs, la France s’affirme comme un acteur clé dans la dynamique des véhicules électriques en Europe et montre la voie pour un avenir plus durable.
Le marché des citadines électriques reste ainsi un indicateur crucial de la transformation du secteur, et les succès des modèles français illustrent la capacité d’innovation et d’adaptation de l’industrie locale dans un contexte européen exigeant.
