Lorsque la température extérieure dépasse les 35°C, les corps humains ne sont pas les seuls à souffrir. Les véhicules aussi accusent le coup. Et si les constructeurs automobiles soumettent leurs modèles à des tests dans des conditions extrêmes, la réalité des routes en période de canicule met à rude épreuve de nombreux composants mécaniques et électroniques, surtout sur les véhicules les plus âgés. À la lumière des données collectées par Opteven, spécialiste européen de la garantie automobile, voici les défaillances les plus fréquentes et les conseils pour éviter de rester en panne sous le soleil brûlant.
La batterie 12V : première victime de la chaleur
Premier constat : comme en hiver, la batterie 12V reste en tête des causes de panne, toutes motorisations confondues. Que vous possédiez une voiture thermique, hybride ou 100 % électrique, cette batterie auxiliaire est essentielle au démarrage et à l’alimentation des équipements électroniques. Sous l’effet de la chaleur, elle peut perdre en capacité ou subir une évaporation de l’électrolyte, entraînant des problèmes de démarrage. Les véhicules de plus de cinq ans sont particulièrement vulnérables, mais aucun modèle n’est réellement épargné.
La surchauffe moteur : un classique estival
Deuxième panne récurrente : la surchauffe moteur. Sous la canicule, les longs trajets, les embouteillages ou encore les montées prolongées augmentent les risques de montée excessive en température. Une vigilance accrue sur le liquide de refroidissement s’impose. Si son niveau est trop bas, ou si sa couleur devient trouble ou brune, il est peut-être temps de le remplacer. Une vidange périodique selon les recommandations du carnet d’entretien permet d’anticiper les problèmes. En cas de défaillance plus grave, un joint de culasse endommagé peut entraîner une facture salée. Le radiateur, le thermostat, le ventilateur ou le bocal de liquide sont également des points sensibles à inspecter.
La climatisation en surchauffe… au pire moment
Ironie du sort, la climatisation, censée nous offrir un répit, est elle aussi en ligne de mire. En été, les pannes de clim se multiplient, souvent à cause d’un usage trop ponctuel le reste de l’année. Si le compresseur est brutalement sollicité après des mois d’inactivité, il peut céder. Pour l’éviter, mieux vaut faire fonctionner le système de climatisation au moins deux fois par mois, même en hiver. Dans certains cas, une simple recharge du gaz suffit, mais un diagnostic professionnel s’impose si l’air reste chaud ou si des bruits anormaux se font entendre.
Pneus et carburant : deux autres points critiques
La chaleur joue également contre vos pneumatiques. Le bitume brûlant peut provoquer une surpression, augmentant les risques d’éclatement. Une vérification régulière de la pression à froid est indispensable. Le carburant, lui aussi, peut poser problème. Notamment l’essence, plus sujette au phénomène de « vapor lock », où le carburant se vaporise dans les conduits, interrompant l’alimentation. Ce souci, bien que plus fréquent sur les anciens moteurs à carburateur, peut aussi se manifester sur les véhicules récents via des dysfonctionnements des pompes à carburant électriques. Rouler avec un réservoir presque vide accentue ce risque.
Et pour les voitures électriques ?
Les véhicules électriques ne sont pas en reste. Si les soucis de joint de culasse et de pompe à carburant ne les concernent pas, ils n’échappent ni aux pannes de climatisation, ni aux problèmes de pneumatiques, ni aux défaillances de batterie 12V. Mais un problème leur est propre : le système de refroidissement de la batterie haute tension. Les charges rapides répétées en été peuvent engendrer des hausses de température internes, risquant de réduire la longévité de l’accumulateur. Autre mésaventure rapportée : l’impossibilité de lancer une recharge. Si cela peut provenir de l’infrastructure, il n’est pas rare qu’un câble trop ancien ou un chargeur embarqué défectueux soit en cause.
À cela s’ajoute une vulnérabilité accrue des composants électroniques. Les bugs des écrans tactiles, GPS ou autres interfaces multimédia sont plus fréquents sous forte chaleur, les composants pouvant surchauffer comme un smartphone resté en plein soleil. Protéger son tableau de bord avec un pare-soleil ou stationner à l’ombre devient alors une mesure de bon sens.
Des gestes simples pour limiter les dégâts
Pour réduire les risques de panne durant les vagues de chaleur, quelques réflexes s’imposent :
- Vérifier régulièrement les niveaux (liquide de refroidissement, huile, liquide de frein).
- Maintenir une pression de pneus adaptée, contrôlée à froid.
- Ne pas attendre la panne pour utiliser la climatisation.
- Éviter les pleins à ras bord en cas de forte chaleur.
- Privilégier les stationnements à l’ombre ou utiliser des protections solaires.
- Et surtout, faire entretenir sa voiture selon les recommandations du constructeur.
En somme, la canicule ne fait pas que perturber notre quotidien, elle peut aussi transformer un trajet banal en parcours du combattant. Un véhicule bien entretenu et une bonne dose de vigilance sont les meilleures garanties pour rouler sereinement, même sous 40 degrés.
