
Le BMW X3 30e xDrive revient dans une nouvelle génération au look affirmé et aux ambitions électrifiées. Grâce à une batterie presque doublée, ce SUV hybride rechargeable affiche une autonomie électrique en très nette hausse, pouvant atteindre jusqu’à 78 km en ville. Mais derrière ces progrès techniques indéniables, certaines concessions laissent un goût amer, surtout au vu de son tarif élitiste.
Une autonomie doublée, mais à quel prix ?
C’est le progrès le plus visible et le plus salué : le nouveau BMW X3 30e xDrive peut désormais parcourir 74 km sur route et 60 km sur autoroute sans consommer une goutte d’essence. Des chiffres en nette progression par rapport à la précédente génération (respectivement 39 km et 30 km). La clé de cette performance ? Une batterie passant de 11,2 à 19,7 kWh utiles et un moteur électrique de 184 ch. De quoi faire du X3 un vrai compagnon du quotidien en tout-électrique, à condition de le recharger fréquemment. Car une fois la batterie vide, la consommation bondit à 8,8 l/100 km, soit autant qu’avant.
En revanche, BMW reste timide côté recharge : la puissance maximale se limite à 11 kW en courant alternatif, là où un Mercedes GLC 300e propose 60 kW en courant continu. Un détail qui peut faire la différence sur long trajet.
Une allure de X5, mais un espace intérieur en recul
Visuellement, le nouveau X3 en impose. Plus long de 3,4 cm (4,76 m) et plus large de presque 3 cm (1,92 m sans rétroviseurs), il adopte des lignes musclées qui le font presque passer pour un X5. Mais cette croissance extérieure ne profite curieusement pas à l’habitabilité. À l’arrière, la garde au toit recule de 6 cm et l’espace pour les jambes diminue de 2 cm. De quoi frustrer les grands gabarits, d’autant que la banquette reste fixe, sans coulissement possible.
Le coffre, quant à lui, ne fait pas d’étincelles avec 340 dm³ sous le cache-bagages. Une valeur en retrait compte tenu du gabarit, notamment à cause d’une hauteur de chargement limitée à 40 cm.
Habitacle high-tech mais finition en baisse
À bord, la digitalisation est omniprésente. Deux écrans accolés donnent l’illusion d’une dalle géante, avec une interface moderne… mais trop chargée en icônes. Il faut également un certain temps pour s’habituer à la nouvelle ergonomie des commandes, notamment celles situées sur les branches du volant.
Si le design et la technologie séduisent, la qualité perçue accuse le coup. BMW a visiblement rogné sur les matériaux : plastiques basiques au pied du pare-brise, accoudoirs moins valorisants… Le contraste est frappant pour un véhicule affiché à près de 100 000 € une fois les options et le malus poids inclus.
Conduite agréable, silence remarquable
Sur la route, le BMW X3 30e xDrive rassure. La puissance combinée du 2.0 essence (190 ch) et du moteur électrique procure des accélérations franches. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,2 s et les relances de 80 à 120 km/h en 4,8 s. Le comportement routier est équilibré, malgré les 2,2 tonnes affichées sur la balance. Le freinage inspire confiance et le train avant reste précis, même si la direction manque un peu de retour d’information.
Le confort s’apprécie aussi par le silence de fonctionnement : à vitesse stabilisée, l’insonorisation est exemplaire. Les suspensions, bien que fermes avec les jantes de 20 pouces, ménagent suffisamment les passagers pour assurer de longs trajets sans fatigue.
Verdict : une formule séduisante, mais mal calibrée
Le BMW X3 30e xDrive coche de nombreuses cases : autonomie électrique doublée, confort de roulage, agrément de conduite, et absence de malus CO₂. Mais à ce niveau de prix, les économies faites sur les finitions et l’espace intérieur font tâche. En leasing, où ses bonnes valeurs résiduelles amortissent le tarif d’achat, le X3 garde une carte à jouer. Mais face à un Mercedes GLC 300e plus performant et mieux fini, le bavarois devra composer avec quelques handicaps pour rester compétitif.