
En pleine effervescence électorale en Allemagne, une vague de sabotages automobiles sème le trouble. Près de 300 voitures ont été dégradées, principalement en obstruant leurs pots d’échappement avec de la mousse expansive. Si, à première vue, tout désignait des militants écologistes, l’enquête révèle un scénario bien plus inquiétant.
Une campagne de sabotage qui interroge
À quelques semaines des élections législatives du 23 février 2025, le pays connaît une montée des tensions politiques, exacerbée par l’ascension du parti AfD (Alternative für Deutschland). Mais un autre événement vient troubler le climat électoral : le sabotage méthodique de plus de 270 véhicules dans plusieurs régions allemandes.
Selon les autorités, 123 véhicules ont été touchés dans le Land de Bade-Wurtemberg, tandis que 43 autres ont subi le même sort à Schönefeld, en banlieue de Berlin. Sur les voitures vandalisées, des autocollants à l’effigie de Robert Habeck, ministre de l’Économie et candidat écologiste à la chancellerie, affichaient le message provocateur : « Sois plus vert ! ».
L’opération semblait donc directement associée à des militants écologistes, mais un tournant inattendu a bouleversé l’enquête.
Arrestations et piste étrangère
Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations, notamment à Ulm, où quatre individus d’origine roumaine, serbe, croate et bosnienne ont été interpellés. De l’autre côté du pays, une personne suspecte a également été arrêtée en lien avec les sabotages de Berlin.
L’élément clé de cette affaire ? L’un des suspects aurait avoué avoir été contacté via une messagerie sécurisée par une personne russe. L’objectif était clair : saboter les véhicules contre une rémunération de 100 euros par voiture.
Une ingérence russe dans les élections allemandes ?
L’enquête, toujours en cours, pointe désormais vers une ingérence étrangère, et plus précisément russe. D’après les premières analyses, cette opération viserait à créer une fausse polémique, afin d’orienter l’opinion publique contre les écologistes et semer le chaos dans le processus électoral.
Les soupçons d’une implication de la Russie dans des affaires de déstabilisation politique ne sont pas nouveaux. Selon les experts en cybersécurité et en renseignement, cette stratégie de désinformation s’aligne avec d’autres tentatives passées d’influencer les élections européennes.
Un climat politique sous tension
Avec les législatives qui approchent, cet épisode souligne la fragilité du débat démocratique face aux manœuvres de déstabilisation. Si ces actes visaient à affaiblir les écologistes en leur imputant des actes de vandalisme, la révélation de la piste russe pourrait, au contraire, renforcer leur position et susciter un débat sur la sécurité politique en Allemagne.