Airbags Takata : UFC-Que Choisir attaque Stellantis en justice pour défendre les automobilistes

Airbags Takata : UFC-Que Choisir attaque Stellantis en justice pour défendre les automobilistes

Le scandale des airbags Takata continue de faire des vagues en France, plus de dix ans après la faillite de l’équipementier japonais. Cette fois, c’est l’association de consommateurs UFC-Que Choisir qui passe à l’offensive en engageant une action de groupe contre Stellantis, le groupe automobile franco-américain, pointé du doigt pour sa gestion jugée insuffisante du dossier. L’affaire est devenue un véritable casse-tête pour Stellantis et particulièrement pour sa marque Citroën, très touchée par ces rappels massifs.

Une procédure judiciaire inédite pour UFC-Que Choisir

Depuis la loi du 30 avril 2025, les actions de groupe, ou actions « de masse », ont vu leur cadre juridique profondément modifié, facilitant leur recours par les associations. UFC-Que Choisir, qui n’avait pas encore exploité cette possibilité, a décidé d’agir en justice contre Stellantis dans le cadre du scandale des airbags Takata. Après avoir déjà déposé une plainte en début d’année, l’association a annoncé saisir le Tribunal judiciaire de Paris, avec une audience prévue pour le 15 octobre 2025.

Cette action est indépendante de celle lancée l’an dernier par le cabinet d’avocats de Maître Christophe Lèguevaques. L’assignation vise non seulement la France, mais aussi les Pays-Bas, où Stellantis est également concerné. UFC-Que Choisir met ainsi une pression juridique supplémentaire sur le constructeur, accusé de faire la sourde oreille face aux nombreux automobilistes lésés.

LIRE AUSSI :  Il transforme une McLaren 650S avec un kit carrosserie chinois à 5 700 € : le pari osé de The Inja fait débat

Les conséquences persistantes du scandale Takata

Malgré la faillite de Takata en 2017, les airbags défectueux continuent de poser problème, avec plus de 800 000 véhicules concernés en France à ce jour. L’origine du scandale remonte à des coussins gonflables qui pouvaient exploser de manière dangereuse, causant blessures graves voire mortelles. Ces airbags, installés dans des millions de véhicules à travers le monde, ont été rappelés à de nombreuses reprises, mais la gestion des réparations et des indemnisations reste très contestée.

UFC-Que Choisir reproche à Stellantis une gestion « anarchique » des rappels sous injonction d’arrêt de conduite, dits « stop drive ». Selon l’association, ces mesures d’immobilisation des véhicules ont été mises en œuvre sans réel accompagnement des consommateurs, engendrant des préjudices importants.

Airbags

Une longue liste d’indemnités demandées

L’association réclame à Stellantis une réparation complète des préjudices subis par les propriétaires de voitures Citroën et DS concernés. Parmi les demandes, figurent plusieurs indemnités :

  • Une compensation pour le préjudice de jouissance lié à l’immobilisation forcée des véhicules, avec une indemnité journalière proportionnelle à la durée d’immobilisation.
  • Le remboursement des cotisations d’assurance automobile payées inutilement pendant cette période. La prise en charge des frais de stationnement et des transports de substitution nécessaires pendant l’immobilisation.
  • Le remboursement des frais de remorquage ou de transport des véhicules pour les rendez-vous de remplacement des airbags.
  • Une indemnisation pour les frais de remise en service, notamment les coûts liés au changement de batteries lorsque les véhicules sont restés inutilisés plusieurs mois.
  • La compensation des frais d’annulation de services touristiques ou culturels, impossibles à utiliser faute de moyen de transport.
  • Enfin, une indemnisation pour le préjudice moral subi, lié à l’anxiété et aux désagréments causés par cette affaire.
LIRE AUSSI :  Iveco bientôt racheté par l’Indien Tata Motors ? Les indices se multiplient

L’association insiste particulièrement sur les frais de remorquage, souvent à la charge des consommateurs, et réclame leur remboursement intégral.

Une critique sévère à l’égard de l’Etat

Si Stellantis est la principale cible de l’action en justice, UFC-Que Choisir ne ménage pas non plus le Gouvernement français. L’association dénonce ce qu’elle considère comme de simples effets d’annonce sans réelle mise en œuvre concrète. Malgré plusieurs demandes d’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire, aucune initiative n’a été prise à ce jour. Par ailleurs, la pénurie d’airbags de remplacement et le manque de véhicules de prêt chez les concessionnaires compliquent encore la situation des automobilistes.

L’annonce de l’immobilisation de plus de 800 000 véhicules supplémentaires, intervenue à la suite d’un accident mortel au printemps 2025, est venue renforcer les tensions. Cette décision, prise juste avant la période estivale, a ajouté à la pression sur des ateliers déjà saturés et a fortement perturbé les déplacements des Français en vacances.

Une affaire loin d’être close

Si l’action engagée par UFC-Que Choisir cible principalement Stellantis et sa marque Citroën, le scandale Takata touche plusieurs autres constructeurs à travers le monde, avec des gestions parfois tout aussi critiquées. La situation reste donc tendue pour de nombreux automobilistes qui attendent toujours des solutions rapides et satisfaisantes.

LIRE AUSSI :  Mercedes-AMG pulvérise un record : une recharge électrique à plus d’1 mégawatt ! 

Ce nouveau chapitre judiciaire pourrait faire bouger les lignes et contraindre Stellantis à revoir sa stratégie d’indemnisation. Il illustre également la montée en puissance des associations de consommateurs qui n’hésitent plus à utiliser les outils juridiques récents pour défendre les droits des usagers face aux grands groupes industriels. Le 15 octobre 2025 marquera une étape importante dans cette bataille qui reste loin d’être terminée.

Clément

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Finauto
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.